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... je n’adore pas seulement votre musique, j’en ai été, j’en suis encore amoureux..." Lettre de Marcel Proust à Gabriel Fauré
Alors Thomas, je me permets cette proximité, Thomas, "je n’adore pas seulement ta musique, j’en ai été, j’en suis encore amoureux...". Et pas seulement ta musique, mais celle qui gravite autour de toi, tes projets comme le Supersonic, VKNG... ou celle de tes amis (Sylvain Daniel, Laurent Bardainne, Fabrice Martinez, Arnaud Roulin, Edward Perraud...).
Thomas, tu es un homme libre, parce que tu es un immense musicien, un homme généreux. Cette liberté qui te permet de naviguer avec une telle aisance, une telle intensité ou virtuosité, entre tes divers projets, le jazz, la pop. Il serait vain de te cantonner au monde du jazz, au saxophone, tu es bien plus que cela. Et ton nouveau disque Let the monster fall en est encore la preuve.
Tu as donc franchi une nouvelle étape. Te voilà chanteur. Naturellement, la voix a toujours été là : la voix chantée (avec VKNG, le disque autour de Nougaro avec Babx et André Minvielle, etc.) comme cette façon de faire sonner ton instrument. Mais cette fois, tu endosses le rôle totalement. Et comme cela te va bien ! Parce qu’il y a cette voix, comme une sorte de crooner moderne, que tu maîtrises totalement (à l’aise dans tous les registres du grave à l’aigu), ta présence que l’on pourrait qualifier de magnétique.
Et puis tu ne cèdes en rien dans l’exigence de l’écriture musicale, dans la qualité des compositions, dans le soin apporté au son, bien au contraire. Dans la façon également dont tu joues avec les esthétiques entre pop, soul, rock, psyché, électro... avec des influences allant de Marvin Gaye aux Flaming Lips en passant par Prince ou Bowie. Tout cela générateur de grandes chansons : "Let the monster fall", "Soleil", "The Rythm Changed", "Carry on" (nous pourrions les citer toutes en fait).
Naturellement, il ne faut pas oublier ceux qui t’accompagnent ici : Etienne Jaumet aux synthés modulaires, Akemi Fujimori aux claviers, Sylvain Daniel à la basse, David Aknin et Martin de Pourquery à la batterie, Arnaud Roulin aux claviers, la chanteuse Clara Ysé et Yodélice à la réalisation.
On imagine que ce disque dévoile quelque chose de très intime pour toi, c’est assez clair dans les textes, mais il y a quelque chose d’universel qui peut toucher tout le monde. Et dire que ton disque me touche, Thomas, est une euphémisme. Alors merci, merci pour ta musique, merci d’être toi, merci pour cette lumière !