"Une certaine lourdeur, mais qui est due à la richesse, comme un arbre qui ploie sous le poids des fruits". Sviatoslav Richter parlant de la sonate n°8 de Prokofiev
Les 8 plages de ce disque (les sonates n°4 et 8, son arrangement du scherzo de la cinquième symphonie, un nocturne de sa composition) confirment le bien que l’on pense du pianiste, compositeur et orchestrateur russe Nikita Mndoyants. Un musicien au CV bien garni : lauréat des prestigieux concours internationaux de piano de Cleveland 2016 et Paderewsky en Pologne, premier prix de composition au concours Myaskovsky 2014 à Moscou et concours Prokofiev 2016 à Sochi. Il propose ici comme un panorama musical de Prokofiev, mais aussi de son propre univers mêlant donc interprétation, arrangement et composition.
Si sa transcription est assez fine, c’est dans les sonates que Nikita Mndoyants se montre le plus intéressant. Très à l’aise dans le discours musical, il est remarquable de fluidité et de clairvoyance. Si on peut regretter à tort ou à raison, un manque d’énergie, ou de totale fulgurance, que cela déménage plus en quelque sorte dans la sonate n°8 (hormis le vivace final), reconnaissons une élégance, un toucher très fin, une clarté, une sobriété, un savoir-faire, une volonté de mettre en "images" la musique de Prokoviev, et une maîtrise du langage et des affects dans la sonate n°4. A découvrir assurément.
# 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps
Ce n'est pas parce que le pays est plongé dans le froid et la morosité qu'il ne faut pas se faire plaisir. Alors, sortons, dansons, rêvons au travers de notre sélection culturelle de la semaine. Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.