Les ravissements
(Cardiophonie / Finalistes) juin 2024
Ce n'est jamais facile de sortir un album fait entièrement de reprises. Si d'un oeil extérieur (ou plutôt d'une oreille) on peut croire à un risque zéro, à un désengagement créatif de l'artiste, il en est en réalité tout autrement. Du moins quand c'est réussi.
S'attaquer à des titres du répertoire d'artistes qui sont en tout logique ceux qui ont fait de vous l'artiste que vous êtes aujourd'hui s'avère plutôt périlleux. Car reprendre le répertoire des autres n'est autre qu'une mise à nue, tant par le répertoire affiché que par la façon de l'interpréter. Rien de pire qu'une chanson que l'on connaît et qui est interprétée d'une façon complètement différente de la perception que l'on en avait jusqu'à présent.
Heureusement, Les ravissements de Maud Lübeck est parmi ces albums de reprises très réussis et porte bien son nom. Tant pour elle, car on imagine le plaisir qu'elle a pris à s'attaquer à ces morceaux en version piano voix, sans filet et sans jamais perdre son identité, que pour nous car jamais on ne tombe dans la caricature ou la simple copie. Plus que des reprises, la contrainte piano-voix pousse Maud Lübeck a totalement réinterprété chaque titre ce qui leur donne une nouvelle vie et une élégance parfois surprenante.
On est ravi de redécouvrir ces versions piano voix de "Voyage voyage" de Desireless, "Moment parfait" de Philippe Katerine ou "Bang bang" dans sa version française telle qu'interprétée par Sheila mais aussi "Douce maison", sublime chanson de Anne Sylvestre. C'est aussi la première fois que j'entends "Porque te vas" de Jeannette en français et c'est très beau.
Un trop court mais très élégant disque qui ne dénote pas dans la discographie impeccable de Maud Lübeck.
Les grenouilles prennent la route d'Avignon et nous vous livrerons nos chroniques quasiment au jour le jour exceptionnelement ! En attendant, voici le programme de la semaine.
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