Lorsque les Australiens des Dirty Three ne sont pas occupés par leur projets respectifs, il leur arrive parfois de se retrouver et de sortir un album.
Le problème, c'est qu'aujourd'hui le trio australien est éparpillé à travers le monde, entre l'Australie, la France et les Etats-Unis. Pas étonnant donc qu'il ait fallu attendre 12 ans pour ce nouvel album qui fait suite à Toward the low sun sorti, donc, en 2012.
Ce Love Changes Everything se décline en 6 titres qui au final ne font qu'un, à tel point qu'ils portent tous le meme titre à l'exception près de la numérotation, de Love changes Everything I à VI.
On sent sur ce disque que les trois musiciens continuent avant tout de se faire plaisir, d'expérimenter au risque de ne pas embarquer l'auditeur avec eux. En tout cas, pas si l'auditeur n'est pas prêt pour cette aventure musicale. Si les albums des Dirty Three sont rarement fait de titres tubesques et immédiatement accessibles, celui-là est quand même un cran au-dessus encore.
Le jeu de batterie de Jim White toujours aussi singulier, jouant avec les contretemps, se marie à merveille avec les improvisations de Mike Turner à la basse et à la guitare. Quant à Warren Ellis et son violon, il s'engouffre dans la brèche avec délicatesse mais fermeté et enveloppe de son violon cet univers insaisissable résultant de l'alchimie de ces trois là et qui hors contexte nous serait sûrement insupportable.
Tantôt post-rock (les montées en puissance de "VI"), tantôt lorgnant du côté du jazz ou du rock psychédélique mais toujours 100% instrumentale, la musique de Dirty Three ne demande qu'à être apprivoisée mais attention, elle ne se laissera jamais faire.
Pourtant à l'écoute, tout semble fluide, parfaitement en place, rien ne paraît superflu dans ce disque. Une fois que l'on a remis de l'ordre dans ce qui semble à la première écoute qu'un gigantesque chaos entre musiciens, on se rend compte que chaque mesure, chaque note, chaque dissonance constitue un ensemble duquel on aurait autant de mal à ajouter quelque chose qu'à en retirer. Un équilibre fragile mais savamment calculé.
Moins évident que d'autres albums du groupe (je ne saurais trop vous conseiller de démarrer par She has no strings Appollo que je trouve 20 ans plus tard toujours aussi fabuleux), ce Love Changes Everything a comme attrait principal de nous proposer un nouveau disque du trio punk australien. Pour autant, son côté un peu aride pourra en dissuader plus d'un.
Musique, cinéma, théâtre, création artistique en général, Froggy's Delight est toujours là pour vous proposer ses coups de coeur, en attendant d'aller faire un tour à Avignon !
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