Pour tout savoir sur ce drôle d'oiseau qu'est Lavender Diamond, il est impératif de lire l'excellente interview (je peux le dire, je n'en suis pas l'auteur) que vous trouverez ici même. Quand vous aurez pris connaissance de cette histoire de diamant magique (je vous ai dit que ça valait le coup de lire cette interview), vous comprendrez mieux pourquoi la jeune fille, Becky Stark, a une voix si cristalline et qui paraît sortir de sa bouche sans que cela ne lui demande le moindre effort.
Mais une voix n'est rien s'il en est fait un mauvais usage. Mais autant le dire tout de suite, ici c'est justement tout le contraire. Cette voix, si elle est bien entendu le centre de l'album ne verse jamais dans l'excès ou la performance. Toute la réussite de ce disque tient à cet équilibre, cette fusion entre les différents instruments.
Pas vraiment pop, plus du tout folk, la musique de Lavender Diamond est un peu hybrique. Aérienne, souvent, on pourrait la comparer aux Cocteau Twins ou à Kate Bush sans pouvoir assurer qu'elle tienne vraiment de l'un ou de l'autre.
Dans les moments les plus énergiques, il y a, pour ceux qui connaîtraient, un rien de Bang Bang Machine, c'est-à-dire une sorte de mélange de kitch qui donne envie de danser avec une mélodie pop aguichante. "Light my way" va d'ailleurs un peu loin dans le genre et on frôle un peu le trop plein de kitch. "I don't recall" lorgne du côté des Sundays et la voix, elle aussi envoûtante, de Harriet Frazer, tandis que "Just passing by" est peut-être le morceau le plus "americana", un peu Walkabouts dans l'âme avec ce petit plus décidément incroyablement séduisant dans la voix.
Tout au long de l'album, on est conquis par la profusion d'instruments et les arrangements qui paraissent un peu guidés par un chaos naissant mais qui, au final, apportent pas mal de fraîcheur sans (se) prendre la tête.
Et puis de toute façon, il y a cette voix superbe que l'on imagine cacher quelque chose de plus bestial, à la manière de Diamanda Galàs (tiens donc, un autre diamant) qui nous enchante et qui se promène d'un registre à l'autre avec grâce et délicatesse, laissant finalement aux mots que le poids de leur sonorité (même si les textes ne sont pas inutiles, paix et amour - surtout - mais les laisser au second plan pour un public francophone ne gâche en rien l'expérience "sensorielle").
Bref, passez un joyeux noël avec Incorruptible Heart. Un titre tout à fait en phase avec son contenu.
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