Réalisé par Sebastian Lelio. Chili/Allemagne/Espagne/Etatas Unis. Drame. 1h44 (Sortie le 12 juillet 2017). Avec Daniela Vega, Francisco Reyes, Luis Gnecco, Aline Küppenheim, Nestor Cantillana, Amparo Noguera, Nicolás Saavedra et Trinidad Gonzalez.
Tout commence par une histoire d'amour entre Marina et Orlando. Un coup de foudre entre un homme de vingt ans l'aîné d'une femme avec des projets d'avenir et rien d'autre que l'envie d'un bonheur simple et tranquille dans le Chili d'aujourd'hui.
Mais le destin en a décidé autrement : Orlando meurt brutalement et Marina va être aussitôt confrontée à la famille d'Orlando qui veut la voir disparaître le plus rapidement possible, qu'elle quitte le domicile qu'elle partageait avec le défunt, qu'elle ne vienne même pas à l'enterrement de celui qu'elle aimait.
C'est alors que l'on comprend le sujet que traite véritablement "Une femme fantastique" de Sebastian Lelio : la différence, la tolérance face à la différence. Eh oui ! Orlando, et cela choque sa famille de bons bourgeois chiliens, a partagé sa dernière histoire d'amour avec Marina, un/une transgenre.
Qu'on se le dise d'emblée : l'histoire que va alors conter Sebastian Lelio est tout le contraire d'un film racoleur et crapoteux. Au contraire, le beau personnage de Marina, le cœur plein de douleur mais le cuir endurci par toutes les épreuves qu'il a déjà dû endurer, n'appartient pas à la race des geignards.
Contre vents et marées, Marina va se battre contre les préjugés et pour protéger le souvenir de celui qu'elle a aimé comme un père et comme un amant.
"Une femme fantastique" de Sebastian Lelio est un film d'une grande simplicité qui n'a d'ambition que de traiter son sujet sans avoir besoin d'en faire trop pour magnifier le combat de celle dont on ne saura jamais qui elle est vraiment, ce qui n'a d'ailleurs aucune importance, sauf si l'on est pétri dans le même moule que la "sainte famille" d'Orlando.
Sans faute, donc, pour Sebastian Lelio qui, on s'en était déjà aperçu dans "Gloria", aime les personnages qui se battent seuls, s'appuyant sur leur bon droit moral, même si cette bonne morale n'est pas en conformité avec celle que conçoivent habituellement les classes dominantes.
On soulignera la performance impeccable et émouvante de Daniela Vega dans le rôle de Marina qui, comme le titre du film le lasse supposer, est une femme fantastique qui fera à coup sûr plus pour rendre normale aux yeux de beaucoup la différence d'un "garçon au féminin" ou d'une "fille au masculin" que bien des proclamations LGBT. |