Conte écrit et mis en scène par Virginie Mathelin et Jean-Luc Bertin avec Laure Millet et Samir Adame, avec les voix de Aurélie Boquien, Benoît Basset et Cerise Bloc.
En 1969, dans les bureaux de la NASA, Jack White, un élève de 11 ans vivant à Houston qui a participé à un concours présente son projet. C'est pour lui l'occasion de raconter l'histoire d'amitié exceptionnelle qu'il a pu vivre avec une londonienne de son âge : Maggy.
Tout a commencé par une erreur de numéro qui les a fait se parler, de chaque côté de l'Atlantique. Au fil des conversations, ils vont s'apercevoir qu'ils partagent une même solitude et sont semblables dans leurs différences, même s'ils n'osent d'abord se l'avouer l'un à l'autre.
Maggy est atteinte de la maladie des enfants de la lune. Couverte de tâches, elle ne peut s'exposer à la lumière. Jack, lui est afro-américain et a perdu sa mère. Fils d'un employé de nettoyage de la NASA, il est confronté aux moqueries et au racisme dans le Texas des années 60.
Avec "Fly me to the moon", la Compagnie du Semeur propose un conte tout public, certes de fiction mais basé sur la réalité d'une époque et sur des thématiques toujours d'actualité. Virginie Mathelin et Jean-Luc Bertin ont écrit une histoire poignante et poétique qu'ils ont su mettre en scène avec beaucoup de finesse.
Dans la scénographie simple et délicate de Stéphanie Vareillaud représentant les deux chambres des écoliers et décorée dans le thème des deux passions des enfants : les Beatles pour elle et l'espace pour lui, les deux comédiens évoluent avec beaucoup de fraîcheur et de sincérité.
L'animation pleine de douceur dessinée par Laura Van Moere et les images d'archives en noir et blanc complétent avec talent cette belle réussite.
Formidable comédienne, Laure Millet a la capacité de passer du rire aux larmes en un instant. Quant à Samir Adame, il est une belle révélation et touche par sa spontanéité. Tous deux sont déchirants dans leurs personnages respectifs.
Joliment rythmé par les mélodies d'Alexandra Saada et un choix pertinent de titres anglo-saxons des Beatles à David Bowie, "Fly me to the moon" est porté par un indestructible enthousiasme.
Coup de coeur pour ce spectacle plein de tendresse et d'émotion sur l'amitié et la différence. |