Comédie romantique de Félix Radu mise en scène par Alain Sachs avec Félix Radu, Lou Noérie, Hugo Lebreton et Lionel Nocentini .
Massimo, un jeune poète rencontre, lorsqu'il doit remplacer le jour-même son ami Aldo et donner à sa place un cours d'italien (qu'il ne parle pas), une princesse que son père retient dans son palais, coupée du monde et gardée par le fidèle serviteur Rubus. Il tombe immédiatement amoureux d'elle.
Le texte de Félix Radu est un hommage à peine voilé à tous les auteurs qui l'ont inspiré. On y retrouve pêle-mêle Victor Hugo ou Molière (que son personnage cite dans la pièce) mais beaucoup d'autres aussi. C'est un bel hommage au théâtre classique
Il mélange le romantisme d'Hugo ou de Musset, la verve et l'intelligence de Shakespeare ou Marivaux et le panache de Rostand. A travers tout ça, avec son sens aigu de la poésie, il parvient néanmoins à faire entendre son écriture propre, à la fois touchante et gracieuse.
La pièce met en avant l'amour avec un grand A que le jeune auteur-comédien d'origine belge porte haut avec fougue et fantaisie, désamorçant à chaque fois l'émotion par une pirouette. On se laisse emporter par sa pièce émaillée de fulgurances. La relation entre les deux amis rappelle le duo Coelio-Octave des Caprices de Marianne, les déguisements, Shakespeare ou Marivaux et les complications de l'histoire, un drame d'Hugo.
Alain Sachs, dont le talent n'est plus à démontrer, boutique avec "Rose & Massimo" un spectacle emballant où les comédiens sont bien distribués. Lou Noérie, bouleversante, est parfaite en princesse.
Hugo Lebreton est un Aldo fantasque et idéaliste, tandis que Lionel Nocentini, un Rubus aussi puissant qu'intense.
Quant à Félix Radu, il promène sa silhouette à la fois drôle et bouleversante : le spleen et l'audace mêlés. Un mélange de Fantasio et de Ruy Blas.
On regrettera juste la fin, tellement peu crédible qu'elle laisse un goût d'inachevé à l'ensemble, mais on se réjouit d'avoir découvert un nouvel auteur dont on attendra avec impatience les prochaines créations.
Une première pièce plus que prometteuse donc qui révèle un auteur incontestablement sensible et surdoué. |