En accueillant Billie Eilish, les organisateurs de Rock en Seine ne se doutaient sans doute pas qu'ils allaient devoir gérer la communauté de fans de la méga-star. Il faut dire que ses fans savent y faire pour préparer un concert : serveurs Discord ou groupes Instagram pour s'organiser, préparation d'happening, distribution de bracelets lumineux et surtout, gestion de l'ordre des entrées avec numérotation des premiers arrivés qui comptaient bien faire la queue depuis la veille en dormant sous les ponts.
Ajoutons à cela les forfaits Primary Entry pour arriver plus tôt que les autres et le Garden, version minimaliste du Golden Pit tellement décrié les années précédentes, qui permet aux spectateurs les plus fortunés d'avoir un peu plus de confort et l'assurance de voir de (plus) près la jeune Américaine. Un challenge compliqué pour l'organisation qui aura fort à faire avec la gestion des entrées pendant toute la journée.
En effet, cette année, le festival parisien démarrait le mercredi en raison de la venue de l'artiste américaine au planning bien chargé. Une journée de chauffe 100% féminine avec seulement deux scènes mais une jauge quasi complète de plus de 30000 spectateurs en attendant le week-end et plus de 70 groupes.
Après l'ouverture épique sous le soleil brûlant de cette fin de mois d'août, il est donc temps de découvrir les groupes conviés pour cette journée résolument rock et après une belle introduction de Lucie Antunes sur la grande scène, c'est Hannah Grae et son groupe qui ont la charge d'animer la scène Firestone, minuscule plateau superbement décoré par le sponsor et devant laquelle une centaine de personnes seulement se pressent, les fans de Billie étant agglutinés au fond du site depuis 2h pour ne pas perdre leur place.
Ce sera sûrement la révélation de la soirée : dans cette ambiance intimiste, la galloise Hannah Grae distille ses premiers singles avec énergie, toute en sourires et en cohésion avec ses musiciens. "I never say no", "Time of your life", et bien sur l'incroyable "Hell is a teenage girl" et sa déflagration finale qui laisseront aux rares spectateurs l'impression d'avoir été au bon endroit de cette première journée de festival.
Pendant ce temps à l'autre bout du site, de retour à Paris après un premier passage il y 4 ans, la norvégiene Marie Ulven Ringheim alias Girl in red se présente sur la grande scène.
Malade mais motivée pour le concert, elle va enflammer les fans de Billie collés aux premiers rangs ainsi que les nouveaux arrivés qui rentrent au compte goutte.
Elle passera en revue son premier album If I could make it go quiet tantôt à la guitare, tantôt sur l'avant scène acclamée par le public.
La première partie de Taylor Swift aux US ne cesse de grandir et on a hâte de revoir son indie pop en France.
Juste avant le concert principal, retour à la petite scène Firestone en passant par la multitude de stands et food trucks proposés par le festival. La chaleur ne donne pas envie de se gaver mais il est à noter que le festival parisien est riche en stands pour passer une journée musicale avec de la prévention, des animations et de quoi se remplir l'estomac.
Nieve Ella sera donc la dernière artiste à se produire sur Firestone et comme tous les autres groupes de la soirée, c'est une excellente surprise avec cette jeune chanteuse de 20 ans. Un nouveau set d'indie pop énergique pour cette journée décidément de première qualité.
Cette fois c'est le moment, il est 22h et l'attente de dizaine de milliers de fans déjà présents depuis bien longtemps arrive à son terme. Billie Eilish arrive sur scène par un habituel saut propulsé de sous la scène et enchaîne les tubes avec le support des assistantes chanteuses de la fosse. Pendant 1h30, tous les plus célèbres titres seront joués (à part "Xanny") avec un joli moment acoustique avec son frère, et producteur, Finneas sur "I love you", "Your Power" et "TV".
Billie court, saute, rameute la foule, s'occupe même des malaises dus à la chaleur, et termine sa belle prestation par un enchaînement entre "Bad Guy" et l'excellente "Happier than ever" pour terminer dans une explosions de confettis et un feu d'artifice final avant d'aller saluer son public dans la fosse.
Une journée compliquée dans l'organisation mais musicalement totalement réussie pour ce vingtième anniversaire du plus grand festival parisien. A l'année prochaine. |