L’heure des bilans des meilleurs albums est peut-être passée mais il nous reste une pépite qui date de fin 2018 à écouter encore, si vous ne l’avez déjà fait. La signature est celle du roi du folk americain version Lo-fi : Kurt Vile.
Une chimère mélancholique et néoréaliste de treize morceaux, Bottle it in, est sorti pour Matador Records, totalement made in USA, produit par Shawn Everett (The War On Drugs) et Peter Katis (Interpol, The National) et enregistré tout au long du pays, entre Brooklyn, Portland, Bridgeport et Los Angeles, come un long voyage on the road en plein style Kerouac.
Des noms célèbres comme Kim Gordon, Cass McCombs, Stella Mozgawa, batteuse de Warpaint ou encore l’harpiste Mary Lattimore et l’envie de raconter cette province américaine perdue et parfois oubliée, cette province qui est l'inspiration majeure pour le songwriter natif de Philadelphie.
Avec une alchimie parfaitement réussie entre rock et folk américain, plus américain on ne pourrait pas (Bob Dylan, Tom Petty, Lou Reed), Mr Vile signe ce septième album comme l’album le plus long et le plus hétérogène de sa carrière. Armé de sa fidèle Fender Jaguar, Vile nous attire cette fois-ci dans son univers délirant, un mélange génial de rock indé, d’americana et de rock psyché à la sauce country Lo-fi.
"Loading Zones", le premier morceau de l’album, est une véritable métaphore de ces zones americaines désertes, qui pourraient inspirer un film de Lynch. Mais tout de suite, l’ambiance change et on est très surpris de retrouver des sonoritées afro-banjo sur "Yeah Bones", ainsi que de découvrir "Cold Was the Wind" saturé de fuzz.
La special guest de l’album, Kim Gordon, sort son jeu avec des guitares distorsées sur "Mutinies" qui accompagnent à la perfection la voix vaporeuse et flegmatique de Vile sur des sons reverberés et éthérés presque shoegaze.
On plonge avec ce songwriter dans ses atmosphères stars and stripes comme sur "Come Again", la piste la plus folk de l’album avec "Rollin With the Flow", reprise du morceau country de T. G. Sheppard (devenue célèbre grâce à l’interpretation de Charlie Rich) en style Mac DeMarco.
Kurt Vile est toujours le même, un garçon simple, fils de banlieue des années 80 qui rêvait des 70’s, d’une géneration passée devant ses yeux et ses oreilles de fan du rock.
Un coup fort en pleine nuit va vous réveiller et si vous êtes prêts, vous pourriez avoir la chance de voir où vous êtes ("Impunity and disillusionment / I guess we see now just how far that went /Jupiter and Saturn / Think I'm noticing a pattern there").
L'été approche et avec lui la pénurie de sorties en tout genre mais d'ici là, on fait le plein !.
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