C’est drôle de donner son avis sur un album qu’on connaît par cœur… tout en restant objective. Que les choses soient claires : cette chronique sera totalement positive. Juliana Hatfield & Matthew Caws (Nada Surf), c’est déjà beau sur le papier, mais dans les oreilles, ça l’est encore plus.
Il est intemporel cet album et pourtant je retrouve les émotions d’une adolescence des années 1990. Et je ne dis pas ça parce que l’EP Popular de Nada Surf a été le tout premier CD que j’ai acheté en 1996. Après tout, il n’est pas question de Nada Surf ici, mais entendre Matthew Caws sur autre chose, ce n’est pas rien. J’ai retrouvé ces couleurs sonores et ces mots qui me faisaient vibrer ado.
Je ne vais pas vous refaire l’histoire, l’interview qu’ils avaient accordée à Froggy’s Delight lors de leur passage parisien le 19 mai dernier est assez précise pour ça. Sachez qu’ils se connaissent depuis une vingtaine d’années et qu’il s’agit là de leur premier album ensemble, après avoir chacun participé à une chanson dans les projets de l’autre.
Peu d’harmonies, ils chantent surtout ensemble, créant ainsi une "voix" parfaite. Parfois rock sur "I don’t know what to do with my hands" (entre malaise et magie du début des relations amoureuses), pop sur "Waiting for you", "THE" tube avec même du français dedans : "Les années réinventées tu as un tel effet", oui, ils font toujours de l’effet ces deux-là après tout ce temps. Ils savent aussi être plus mélancoliques avec "Maxon" (sans doute ma préférée) qui, comme son titre ne l’indique pas, n’est pas une thèse sur les pédales d’effets du même nom, mais plutôt la nostalgie d’un rêve éveillé, toujours plus intéressant que la réalité ("I run to dreams and run from facts"). La beauté est partout sur cet album à l’instar de "Radio Static" : "I won’t hide my child’s eyes, let them look at ugly things cause I see beauty everywhere".
Je serai bien incapable de vous dire où ranger le disque : chez moi, il est toujours dans la chaîne.
"Mixed feelings" ("sentiments mitigés") ? Pas le moins du monde. Le titre de l’album Get There est bien trouvé. Arrivée à destination plus qu’agréable. Vivement les prochaines escales ! |