Comédie à sketches d'après l'opus éponyme de Sébastien Thiery interprétée par Eric Verdin et Renaud Danner. Le duo de compères-complices pince-sans-rire Renaud Danner et Eric Verdin a puisé dans le corpus de saynètes loufoques et burlesques écrites par Sébastien Thiéry et réunies sous le titre "Dieu habite Düsseldorf" pour composer une désopilante comédie à sketches pour binôme pince-sans-rire.
Ainsi leur suite de saynètes à deux personnages constitue une fresque sociale délivrée sous forme des petites histoires horrifiques au double effet kiss-kool, l'effroi derrière le rire, d'handicapés de la vie qui s'avèrent révélatrices tant des névroses individuelles générées par l'aspiration à une normalité standardisée que du caractère pathogène d'une société contemporaine fonctionnant sur le mode de l'exclusion.
Que la situation soit banale, sinon ordinaire, telle la solitude de l'homme en quête d'ami, apparemment farfelue, comme la boutique dédiée à la vente de "zizis" de compétition, ou avec l'amour filial qui se manifeste par un père empaillé de son vivant pour lui éviter les affres de la vieillesse, elle se développe avec une écriture vive et percutante sur un mode tragi-comique avec la connotation dystopique d'un apocalyptique meilleur des mondes.
Aux manettes et au jeu dans une judicieuse scénographie de ballet de paravents médicaux et quelques images métaphoriques sur la destinée du saumon, du catadrome au shushi, Renaud Danner et Eric Verdin, arborant un look des sixties en complet-veston d'employé de banque à la manière de vrais-faux jumeaux à la Gibert & George, ont choisi, avec sagacité, de dispenser ces pépites sur le ton conversationnel, quasiment au premier degré, ce qui en épice la percutance.
Et ils délivrent une irrésistible et magistrale prestation.
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