It’s an other day ! The Bewitches Hands on the top of our heads !
Comme le disait un photographe que j’apprécie beaucoup de l’équipe des grenouilles : "il ne faut pas forcement savoir chanter pour avoir un groupe de rock !". C’est ce que je me suis dit en découvrant le premier groupe inaugurant la soirée de samedi à Evreux ! Mais je ne souhaite pas être trop médisante non plus, le groupe fera la tournée des festivals cet été et passera notamment au très respectable Montreux jazz festival !
A écouter, peut-être d’abord sur cd, qui m’évoque la bonne époque des premiers enregistrements de Blur, chose que je n’ai absolument pas ressentie en live ce samedi 27 juin. La voix particulière du chanteur est parfois un peu criarde et les mélodies seventies sentent un peu trop la naphtaline. Venez plutôt vous faire une idée le 1er août au Festival Fnac Indétendances à Paris !
Ahhhh Fucked Up !!!! Un autre groupe arrivé ce soir là du Canada ! Dans un registre tellement différent de David Celia, Fucked Up vous marquera (à jamais ?) si vous les voyez sur scène !
Surtout, si votre chemin croise celui de leur leader imposant Father Damian. Ils jouent bien, ils jouent fort, ils sont rock’n roll et vont à la rencontre de leur public. En faisant des détours par les piliers soutenant la scène ou en lui sautant directement dessus.
Différentes manières sont possibles ; Damian vous fera tournoyer au-dessus de ses épaules volumineuses et si vous lui plaisez, vous aurez certainement droit aussi à un petit bisou ! Le groupe le plus rock’n roll du festival, c’est certain et ça fait du bien !
Une nouvelle bassiste, et non la moins douée, Sandy Miranda donne la petite touche féminine à ce groupe bourré de testostérones !
Le leader du combo finira en caleçon pour le bonheur des photographes rués autour de lui, faut dire qu’il a fait le spectacle ce jour là !
Je pense que beaucoup de monde à découvert Orelsan suite à la polémique autour de sa chanson "Sale pute" disponible uniquement sur internet.
Grosse provoc pour se faire connaître ou sexisme poussé à l’extrême, chacun à son idée mais Orelsan avait beaucoup à prouver ce soir surtout que très peu de festivals ont ouverts leurs portes au rappeur suite à cet "incident".
Oreilles grandes ouvertes, j’étais prête et décidée à me faire une idée, moi aussi ! C’est parti pour un premier morceau, Orelsan, accompagné de deux rappeurs et d’un dj envahi la scène. Très vite arrive, la blaguounette à deux balles où Orelsan fait croire à son public qu’il est en ligne avec sa môman ! Bref, ça aurait été drôle si ça avait été Joey Starr derrière le micro.
Sans plus tarder non plus, le rappeur fait référence à la fameuse polémique qui le prive de nombreuses scènes mais qui, surtout, éloignent les filles de lui ! Rapprochez-vous les meufs, tonton Orel n’est pas méchant. Voilà le message qu’il tient à faire passer mais manque de bol, il enchaîne avec une chanson où il promet de penser à une autre en faisant l’amour à sa copine…
N’en ajouter plus, la coupe est pleine, passons à autre chose ! Surtout que l’un des rappeurs l’accompagnant commence à insulter la foule présente : "ta gueule, ta gueule !". Il est temps d’y aller…
Surtout que Kincky Yukky Yuppy (mais pourquoi ce nom ?) m’attend sur la petite scène de la papamobile. Les mélodies sont aux rendez-vous, le groupe propose un mélange de néo-métal et de pop-rock limite mielleuse à certains moments.
Le groupe joue bien et est plutôt plaisant mais il semblerait que les diverses influences n’aient pas encore été digérées ce qui fait que j’ai, à de très nombreux morceaux, l’impression d’entendre des reprises de Deftones, Audioslave ou même de Nirvana sur l’une d’entres elles.
Je pense que le groupe manque de maturité pour pouvoir vraiment se démarquer et faire la différence. Dommage.
The Aggrolites suit sur la scène "B" du festival. Le groupe est en tournée all over the world cette année et sera à Dour notamment mi-juillet. Ces californiens ne font pas dans le punk-rock comme pas mal de leur compatriotes, eux sont plutôt reggae.
Et du reggae à l’ancienne ! Une touche de funk vient tout de même varier leur concert un peu répétitif. Mais difficile de ne pas se laisser aller avec la musique de The Aggrolites qui, avec un guitariste très dansant, trouve la touche Toots & the Maytals à plusieurs reprises, quand même !
Mais comment des blancs becs ricains peuvent-ils faire un aussi bon reggae ? Peu importe, je vous les conseille vivement pour vos chaudes soirée d’été !
Zone Libre entre en scène. Zone Libre, c’est d’abord l’histoire d’un trio composé de Monsieur Serge Teyssot-Gay que l’on ne présente plus, Marc Sens, guitariste de génie et Cyril Bilbeaud qui n’était autre que le batteur à la frappe mémorable de Sloy.
Après plusieurs dates en France sous cette formation (pratiquant une musique instrumentale et expérimentale), Casey et Hamé ont rejoint le groupe. Hamé absent pour l’occasion, remplacé par un autre rappeur que je n’ai pas reconnu, désolée ! En quelques mots, ruez-vous sur l’album Angle Mort et n’hésitez pas à aller les voir en live, cela vaut le détour.
Il y a longtemps qu’une formation rock-rap n’avait été aussi puissante et efficace. Les textes de Casey sont incisifs et poignants et le groupe joue carrément des tubes aux refrains marquants.
Les flows sont parfaits (s’il y avait des rappeurs sur le site, j’espère qu’ils ont pris une belle leçon !) et la musique entêtante. De plus, Sergio à la guitare est toujours aussi inspiré et de plus en plus aérien.
Quant à Marc Sens, il surprend toujours à jouer de sa guitare avec chaîne, perceuse électrique ou encore archet. L’originalité était certainement chez ce groupe ce soir qui réunit, talent, expérience et nouveauté à la fois.
La provoc est de retour avec le duo Inspector Cluzo. Ils sont deux mais cela suffit à foutre le souk ! Malcom Lacrouts (nom original) cherche à se faire des amis musiciens dès le début du concert : "les accordeurs, c’est de la merde, c’est pour les guitaristes qui ne savent pas jouer".
Leur slogan préféré n’est autre que le titre d’une de leurs chansons "Fuck the bass player" pour finir de se fâcher avec les musiciens ! Tout comme les Naive New Beaters, ça parle franco-anglais et ça se la pète un peu mais bon, parlons musique maintenant ! Une dernière pour la route quand même : "arrêtez de pogoter comme des connards, on n’est pas un groupe de métal !".
Le groupe a la classe malgré tout et maitrise son set. Faut dire qu’il commence à être bien rodé, étant donné que le duo s’offre une tournée internationale gigantesque cette année. Vous le croiserez donc certainement prêt de chez vous !
Place à Yeah Yeah Yeahs, révélation New-Yorkaise de l’année 2000 (et oui beaucoup de groupes étrangers sur ce festival), les Yeah Yeah Yeahs sont aux côtés des Babyshambles ou des Strokes, les piliers de la scène pop-rock aux mèches rebelles.
Micro rose tournoyant et cordon violet, Karen O fait toujours dans le coloré et c’est aussi ce que l’on attend d’elle ! Le décor appuie le tout ; un œil géant est déployé derrière la scène. Après seulement une ou deux chansons, le trio entame une reprise des Cramps, sauf erreur de ma part, Lux leader mythique du groupe étant décédé il y a peu.
Les jetés de confettis viendront plus tard clôturer un concert qui n’était pas malheureusement pas le meilleur que l’on ait vu d’eux. L’un des points positifs du groupe, c’est qu’il ne se prend pas au sérieux, comme vous pourrez le constater sur les photos de leur page Myspace !
A Place to Bury Strangers doit remotiver les troupes après le passage tout de même remarqué des Yeah Yeah Yeahs. Eclectisme toujours, c’est maintenant face à un groupe rock plutôt sombre et froid que je me trouve.
Les influences sont évidentes, les Cure et New Order ont fait leur effet chez ce trio mais contrairement à d’autres groupes, les A Place to Bury Strangers savent quand même tirer leur épingle du jeu. Ce n’est pas leur attitude distante (on regarde ses pieds quand on joue !) qui attire mais bien leur musique un tantinet plus pêchue que celle des Yeah Yeah Yeahs dont le final fut un peu mou.
Le groupe est pour moi la seconde meilleure performance de la soirée avec Zone Libre.
Ce sera la petite scène pour Sammy Decoster mais il est certain qu’il sera sur les plus grandes bientôt. Peut-être avec son groupe Tornado mais cette fois, c’est en trio qu’ils ont joué. Formation basse/batterie et banjo, le concert de Sammy Decoster me surprend assez.
J’avais un superbe souvenir du chanteur, en solo cette fois et en première partie d’Eiffel, c’était à la Maroquinerie et la grâce avait opéré. La beauté est toujours là (non pas seulement celle de Decoster à l’allure d’un Vincent Gallo, rien que ça !) mais bien celle de sa musique, plutôt folk et country ce soir là. Beaucoup d’énergie le poussant même à jouer sur la grosse caisse du batteur (et à casser 2 cordes de sa guitare au passage !).
Clin d’œil à la vierge Marie à tête d’Elvis qui l’accompagne sur sa guitare électroacoustique, on peut dire que c’est original !
Il reprit, pour finir, un standard country des années 50/60 pendant lequel il descendit même au milieu de son public pour partager ce morceau. Sammy Decoster artiste à suivre, incontestablement.
Tryo clôturera la programmation de la grande scène du festival, toute la foule est maintenant réunie devant eux. Il semble qu’ils étaient très attendus par le public, plutôt très jeune, je le rappelle.
Je suis surprise quasiment dès les premières notes de l’engouement qu’ils provoquent et de l’énergie qu’ils dégagent. Non Tryo n’est pas mort (!), comme pourraient le penser les anciens fans de la première heure ayant (trop ?) vieilli ! Ils savent même être plus rock que certains groupes présents au festival ! Les lives de Tryo restent quand même assez proches des albums studio mais ils ont en eux une joie communicative que n’avait pas Java, par exemple, la veille (bien que j’adore !).
Point très positif et qui fait plaisir Tryo n’a pas omis de saluer et remercier tous les organisateurs, festivaliers et autres chauffeurs de bus du festival ! Un plaisir donc de terminer sur leurs notes, chaudes et pleines de messages positifs, idéal avant d’aller se coucher ! Ils terminèrent avec l’incontournable "L’hymne de nos campagnes".
Les Tryo finirent sur une chorégraphie façon boys band sur "Around the world" de Daft Punk. Une bulle géante fut jetée pour l’occasion dans la foule ébahie, très bon esprit donc pour ce quatuor qui est loin d’avoir dit son dernier mot.
Je leur souhaite encore plusieurs décennies de bonheur en musique !
Non ! Je ne vais pas me coucher encore ! Yoyoyo Acapulco m’attend à la papamobile ! C’est à eux que revient la mission de clôturer la programmation de cette jolie petite scène du festival.
Cinquième bassiste fille du festival, yukulélé, kazoo et maracas ce qui était prévisible avec un nom pareil ! On est pourtant loin de la plage mais les Yoyoyo Acapulco semblent vouloir nous y conduire ! Ambiance fête de village sur scène et tout autour de la papamobile, le groupe bénéficie d’un public toujours énergique même après deux jours de festival ! Rien de très marquant chez cette formation, excepté leur machines à bulles, c’était quand même folklo comme concert et il me laisse une image assez sympathique.
Je regrette que le festival n’ait pas été complet car il mérite vraiment le soutien du public. La programmation y est diversifiée et de qualité et le site est vraiment parfait pour ce type d’événement.
La bonne ambiance y a régné durant deux jours et je suis certaine que la plupart des festivaliers étaient prêt pour une troisième journée. Je guetterai de près la programmation de l’édition 2010, je suis certaine que Le Rock dans tous ses états peut encore nous surprendre !
A suivre… |