Spectacle écrit par Magali Mougel, mis en scène par Julien Kosellek avec Natalie Beder, Ayana Fuentes-Uno, Viktoria Kozlova
Dans le lotissement d'une ville de province, une petite fille raconte la vie avec son père, sa mère étant absente. Préoccupé par la destruction prochaine de l'îlot, celui-ci rumine, fume des cigarettes et donne à manger aux oiseaux qu'il a réunis dans un pigeonnier.
Mais les pelleteuses gagnent du terrain tout autour et le père pourtant refuse d'abandonner sa maison.
Ce drame social est vu par les yeux de la petite fille. Une vision fantasmagorique pour survivre à la brutalité du monde, des pelleteuses et du harcèlement dont elle est victime à l'école.
Julien Kosellek a construit une proposition chorale très pertinente à partir du texte de Magali Mougel, issu d'une résidence de l'autrice dans le bassin minier de Lens, pour restituer le récit (écrit à la troisième personne) par les trois comédiennes à la fois. Le résultat est plus que convaincant.
Natalie Beder avec émotion, Ayana Fuentes-Uno en douceur (créatrice aussi de la belle création musicale qu'elle joue en direct) et Viktoria Kozlova, à la grande finesse de jeu, sont épatantes.
La création sonore angoissante de Cédric Colin ajoute de l'intensité et permet d'immerger les spectateurs dans des scènes très fortes.
Magali Mougel décrit la dépossession et la violence jusqu'à l'horreur. Un texte aussi brut que poétique qui évoque la nature mais parfois quasiment insoutenable, porté à incandescence par ces trois comédiennes magnifiques. |