Comédie dramatique écrite et mise en scène par Laurent Laffargue, avec Julien Barret, Philippe Bérodot, Éric Bougnon, Élodie Colin, Oscar Copp, Maury Deschamps, Elsa Gallès et Sébastien Pouderoux, Isabelle Ronayette et Pascal Vannson.
En 2010, Laurent Laffargue, auteur, comédien, et metteur en scène associé au Théâtre de la Commune, proposait, et interprétait, "Casteljaloux 1ère version", pièce autofictionnelle relatant, sous forme d'un monologue dramatique, la période troublée de l'adolescence d'un jeune provincial rêvant de faire du théâtre.
En 2011, cette tranche de vie est insérée dans la chronique tragi-comique, dans les années 80, du petit village du Lot-et-Garonne, microcosme sociétal à la manière du village de la Miss Marple créée par Agatha Christie qui recèle tous les caractères et passions de la nature humaine.
"Casteljaloux 2ème version", dont l'écriture est plus cinétique que dramatique, narre, dans une scénographie toutefois anti-naturaliste de Philippe Casaban et Eric Charbeau avec un décor de lourdes cimaises mobiles, narre de manière réaliste les épisodes convulsifs qui ont secoué le village, avec son clivage entre entre les adultes victimes de l'inertie inhérente à la vie quotidienne et de la marche du monde et les jeunes qui nourrissent des rêves d'évasion, avant le départ de l'adolescent.
Les protagonistes, des personnages à la Tardi, sont essentiellement les hommes, qui donnent de belles compositions pour les comédiens, avec le fils du boucher, boucher lui-même, sanguin comme il se doit (Eric Bougnon), l'ouvrier "queutard" patenté, avatar gascon du dragueur duboscien (Pascal Vannson) et le chômeur qui voit d'autant plus rouge qu'il a siroté de pastis (Philippe Bérodot).
Face à ces hommes, tous violents sous leur savoureux accent gascon, des femmes soumises avec la figure féminine dans sa traditionnelle représentation réductrice, la maman, avec la mère aimante réfugiée dans le mysticisme (Maury Deschamps) et la putain, la jolie caissière du supermarché (Elodie Collin).
La jeune génération, quant à elle, Romain, le fil rouge (Oscar Copp prometteur), son ami homosexuel et amoureux transi (Sébastien Pouderoux épatant), son copain (Julien Barret) et la donzelle (Elsa Gallès), se confronte aux amours juvéniles et aux projets d'avenir.
Construit d'une succession de scènes courtes, dont certaines dispensables telles celles du cours de théâtre avec l'explication de texte du professeur (Isabelle Ronayette) sur la scène du dévoilement de Tartuffe, le spectacle, qui ne pâtirait sans doute pas d'un resserrement, est porté par des acteurs tous convaincants et unis dans cette partition chorale.