Après avoir exorcisé ses démons sur son premier album, Jesse Lortz revient avec sa complice de toujours Kimberly Morrison, pour un nouvel album à peine plus joyeux. Mélancolie, tristesse et renoncement remplissent les dix titres de ce nouvel opus, Sunset / Sunrise. Mais ne vous y trompez pas, toute la beauté de cet album se trouve justement là, dans cette humeur sombre et ces histoires de défaite du quotidien.

"Hands", ballade folk aussi mélancolique qu’inspirée, donne le top départ de l’album. "Scorpio" suit, dans une ambiance un peu plus affectée, mais peut-être plus belle encore. "Let It Die", dans un style américana très authentique, offre plus de rythme ainsi qu’un joli duo vocal tout en cascade. Sur "Sunrise / Sunset", c’est Kimberly qui donne de la voix. Une voix mature, profonde et touchante, soutenue par des chœurs chamaniques, qu’elle finira en seconde partie de morceau par imiter, pour le transformer en un chant envoûtant.

"Never had a chance", tel le duo Johnny Cash / June Carter, c’est le chant des amoureux qui s’entremêle pour habiller quelques accords simples, faisant de ce titre un moment pur. "I don’t feel anything", ballade de type girls-band 60’s pourvue de chœurs qui vont bien, nous fait voyager d’univers musical sans changer d’humeur. Et à nouveau une nouvelle esthétique avec "When you leave my harms". Une orchestration beaucoup plus riche qui n’est pas sans rappeler le projet parallèle d’Alex Turner, The Last Shadow Puppets, lui-même très inspiré par un certain Scott Walker.

Ce nouvel album de The Duchess and The Duke s’adressent à tous ceux qui aiment simplement les belles choses. Sans pleurnicheries, le duo réussit à habiller de plusieurs couleurs des paroles parfois tristes mais toujours touchantes. Une vraie preuve de talent et de bon goût.