Pour rester dans un registre musical, si la première Master Classe de février 2010 pouvait être sous-titrée "Oh les filles Oh les filles", la seconde revêt davantage le caractère d'un medley qui invite au voyage dans les siècles et dans registres impliquant une souplesse de danseuse étoile puisqu'il revêt l'aspect d'un véritable grand écart dramaturgique de Marivaux à James Thurber.
En effet, à côté des Master classes thématiques, ses fidèles se rappelant "Les Printanières" consacrées à un auteur, Jean-Laurent Cochet apprécie également les patchworks théâtraux qui permettent de mêler tous les genres et surtout tous les emplois et tous les élèves de 7 à 77 ans, pourrait-on dire ce qui est quasiment le cas puisque l'éventail "démographique" de ses élèves est très large.
Pour les nouvelles recrues du Cours Cochet, les fables, des fables et encore des fables, de La Fontaine bien évidemment, base de son enseignement, constituent le premier exercice imposé.
Ainsi, ce soir, le public entendra "L'amour et la folie", "Le loup et le chien", "Le cochon, la chèvre et le mouton", "La mort et le bûcheron" et "Le roi et l'éléphant" ainsi qu'une fable plus inattendue, le "Bon conseil aux amants"dont l'auteur est Victor Hugo.
Pour les élèves plus anciens, l'exercice porte tant sur des récits de souvenirs personnels "La rue des Camélias" que des morceaux de bravoure poétique avec la quasi mystique "Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres" de Charles Péguy mais aussi dans un registre bien différent, de virtuosité "galante" avec "Le mot et la chose" de l'abbé Gabriel-Charles de Lattaignant,
Le public pourra également découvrir "Cet animal étrange" de Tchekhov ainsi qu'un humoriste américain James Thurber avec une scène désopilante extraite d'une de ses nouvelles intitulée "M. Preble se débarrasse de sa femme".
Les élèves présentent un travail qui tant satisfait le maître qu'il réjouit le public qui ne quittera pas le théâtre ce soir sans assister à deux scènes de "travail" au cours desquelles Jean-Laurent Cochet présente la manière de travailler une scène qui se fait au mot par mot. Ainsi en est-il sur la scène de Silvia et Lisette extraite de "Le jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux, commencée la semaine passée, et du monologue du jardinier dans "Sodome et Gomorrhe" de Jean Giraudoux.