Pas la foule des grands jours au point FMR ce soir, et même si la soirée démarre un peu tardivement, c'est devant un parre-terre clairsemé qu'arrivent les musiciens de B.alone.
Musiciens suivis rapidement par le chanteur qui arrive un peu - trop - comme une star sur scène, affublé d'un bonnet enfoncé sur le crâne laissant dépasser savamment quelques mèches peroxydées.
Ce drôle de Kurt Cobain ressemble trop à un héros de série americaine qui jouerait le rôle du leader d'un groupe de rock imaginaire et on imagine une caricature pensée façon "look pour plaire aux ados" par son manager plutôt qu'un chanteur vêtu à la va comme je te pousse.
Musicalement c'est un peu pareil, clinquant, efficace et ratissant large en déclinant une power pop pêchue et des titres plus fleur bleue (le chanteur forcément aux claviers) avec, au milieu, une étrange reprise de "Killing Moon" sur laquelle la voix de fausset du chanteur a l'intelligence de ne pas essayer de rivaliser avec McCulloch.
Si le groupe compte quelques fans dans la salle, ce ne sera cependant pas un déchaînement hystérique qui saluera la prestation du groupe. Pas rancunier, le chanteur viendra s'asseoir en bord de scène pour signer quelques autographes et je n'arrive pas à m'enlever de la tête cette histoire de série américaine... Jetez quand même une oreille sur le Mypace de B.alone pour vous faire une idée de leur musique mêlant bizarrement rock, pop, funk ou reggae... Le tout en l'espace d'un seul morceau. Un groupe "fusion" finalement.
La suite de la soirée sera assurée par les stéphanois de B R OAD WAY venus présenter leur nouvel album dont nous vous disions récemment le plus grand bien.
Présentation sans le Quatuor Pli avec qui il avait été composé mais avec Lorenz à la basse, désormais membre à part entière des B R OAD WAY.
Et on remarque rapidement l'apport de son jeu puissant dans la musique des Broad's. Plus tendus et plus denses que jamais, les morceaux s'enchaînent et vous prennent aux tripes.
Jan de plus en plus souvent à la batterie (mais aussi aux guitares et aux claviers) ajoute aussi par son jeu énergique et puissant à cette tension qui va crescendo tout au long des morceaux. Derrière, Gio, toujours aussi discret dans son polo rayé, est impeccable derrière ses platines et à ses cotés, VJ Raize mixe en temps réel des images (dont beaucoup sont captées dans la salle grâce à de multiples caméras disposées partout sur la scène) qui sont projetées sur un grand écran délivrant la touche finale à l'ambiance.
Pendant ce temps, Fabb à la guitare et au chant nous délivre nombre de titres de Gang Plank mais également de Enter the automaton, leur album précédent tout aussi remarquable.
Egalement deux reprises : la première de John Venture (un groupe que formèrent le temps d'un album éponyme les membres de B R OAD WAY et ceux de Angil) et un titre des Cure que nous avions eu la chance de vous proposer en Froggy's Session d'ailleurs il y a quelques mois !
Impeccablement exécutés, ces deux titres retravaillés sont métamorphosés et le groupe se les approprie complètement, signe que B R OAD WAY s'est forgé une vraie identité artistique et sonore.
Le groupe nous quittera sur une dernière chanson de Gang Plank. Concert trop court, mais intensité très forte et émotions au rendez-vous de ce concert remarquable. |