Texte de Jacques Corutès, mise en scène de Stanislas Grassian, avec Jacques Courtès et Christine Kotschi.
Marseille, le père absent, le voyage en chemin de fer, la partie de pêche, l'école avec ses cartes de géographie accrochées au tableau noir de l'école primaire des années 60 et le bruit de la machine à coudre de la mère, autant de flashs mnésiques qui affleurent sur les lèvres de l'homme mûr, inondent son cœur d'une douce émotion et jaillissent en bribes poétiques.
En compagnie et en complicité avec la musicienne Christine Kotschi, qui assure, avec de singuliers instruments, une étonnante partition musicale en résonance, Jacques Courtès invite le public à feuilleter un "Carnet d'enfance" qui puise dans ses propres souvenirs mais qui constituent également un commun dénominateur pour les enfants de sa génération.
Dans la toute intime salle studio du Théâtre de l'Epée de Bois, Erik Nussbicker a élaboré une scénographie minimaliste et délicate basée sur les lumières et la mise en scène, pour Stanislas Grassian, a consisté, comme il l'indique lui-même, davantage en un accompagnement de cette évocation de l'enfance à deux voix, celle de la poésie libre et de la musique.
De ce travail diaphane et du dialogue feutré entre les deux officiants inspirés naît un très joli moment de grâce hors du temps.