Comédie dramatique de Michel Azama, mise en scène de Sylvia Bruyant, interprétée par Corianne Mardirossian.
Après avoir purgé sa peine de vingt ans de prison (dont seize ferme), une femme s'apprête à retourner à la vie du dehors. Le texte n'explique pas la raison de son enfermement, ni ne juge la criminelle, mais observe la prisonnière avant son passage dans le sas.
C'est sous le signe de la simplicité qu'est placé ce spectacle, qui nous plonge au plus près du quotidien carcéral. Nous sommes quasiment enfermés avec cette détenue, proche de sa respiration, de sa voix et de ses rêves.
Corianne Mardirossian interprète ce texte éloquent de Michel Azama avec sincérité, douceur et surtout sans "jouer", ce qui donne à la pièce toute sa force et son émotion. Toutes les sensations de cette femme au fil de sa captivité nous sont rendues palpables, vraies : humaines donc.
La mise en scène sensible, nette et efficace de Sylvia Bruyant fait le reste. Avec l'aide d'une bande-son remarquable signée Marc Cixous, également créateur des lumières (jouant beaucoup avec l'obscurité pour symboliser l'étouffement et le repli sur soi), la description de petites habitudes prises au cours des années donne à la solitude de cette femme des accents douloureux et beaux, elle qui se bat pour ranimer une petite flamme afin de ne pas perdre complètement l'estime d'elle-même et l'espoir qu'une nouvelle vie est possible.
Et forcément, on en sort extrêmement secoués.