Comédie dramatique écrite par Xavier Durringer, mise en scène de Christophe Luthringer avec Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps.

Entrée très rock'n roll sur une chanson du groupe Rage again the machine. Le ton est immédiatement donné, attention ça va swinguer !

Sandrine Molaro, alias Léa, et Gilles-Vincent Kapps, dit Gus, sont parfaitement en adéquation avec l'univers rockabilly. Lui avec sa veste en cuir rose flashy et ses grosses pattes dignes d'un vrai rockeur et elle avec son style poupée déjantée : grosses lunettes noires, vernis rouge et robe seventy, arrivent sur scène en chantant et en se tortillant de tous les côtés, façon jeune couple complètement décalé, complètement allumé !

Ils nous font revivre leur rencontre, plutôt inattendue, à la fin d'un concert et leur quotidien depuis ce fameux jour. Le couple qu'ils forment sur scène met en évidence pas mal de questions sur la marginalisation et le précarité mais également la place de mot "liberté" dans notre quotidien. Une situation dans laquelle vive une partie de notre société.

Léa vit "au petit bonheur la chance", dans des gares et, avant que cela ne soit plus ou moins interdit, dans des églises. Une vie d'errances, un choix de sa part ou pas, en tout cas elle est débrouillarde et ne craint rien ni personne.

Sandrine Molaro s'empare complètement de son personnage, elle le rend à la fois touchant et intense. Avec tout son punch, un dynamisme inégalé et une furieuse passion pour son métier, elle donne au personnage de Léa tout son sens et même au-delà.

Gilles-Vincent Kapps, lui, y croît tellement à son personnage Gus, qu'il paraît bien plus vrai que nature. Doté d'une présence scénique renversante, spontané, réaliste, et lui aussi carrément déjanté, il donne toute sa puissance à Gus. Gus ce type, un peu seul, vivant dans une cage à oiseau et travaillant, pas par amour de son métier, mais juste pour des questions de survie, est tout aussi attendrissant que sa belle.

C'est tous les deux, ensemble, main dans la main, qu'ils décident d'affronter toutes les péripéties de la vie. En semble, ils ont décidé de vivre leur vie, sur les routes la plupart du temps. Bien que plus réaliste Gus se laisse embarquer par Léa sur les routes, suivre la tournée de Jonnhy ou encore sur les traces de son idole enterré dans un cimetière perdu au fin fond de la France.

Tous les deux laissent libre cours à leur envie démesurée de liberté, la vraie celle que personne ne peut arrêter tant elle est vivace et féroce. Ce chemin de liberté va être évidement semé d'embûches, de révoltes, et d'amour aussi.

Ce couple très rock'n roll va nous faire vivre un flash back sur leur vie à la fois drôle, incisif, sensible et poignant. Ce voyage que l'on a pour rien au monde envie de stopper est agrémenté tout au long de la pièce par la musique, une musique qui fait vibrer tout votre corps. Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps ne font qu'un, l'un ne va pas sans l'autre, ils sont complices et en symbiose parfaite.

Une heure et quart de plaisir et de rire intense. En quelque sorte c'est une offrande faite aux spectateurs, pour le plus grand bonheur d'un public assurément conquis !