L'album de Zongamin commence par un morceau digne d'un western ("Make love not war") que l'on pourrait imaginer tourné par John Carpenter et qui n'est pas non plus sans rappeler les Pixies ("Cecilia Ann"). De l'électronique certes mais avec de vrais instruments de musique (guitares, batteries, et surtout basse puisque c'est l'instrument de prédilection de Zongamin).

Un peu plus loin c'est le morceau "J. Shivers theme" qui surprend en nous entraînant sur les plateaux de tournage de la nouvelle vague, musique des films des années 60 toutes encore imprégnées du bibop et du jazz des caves existentialistes de Saint germain des Prés... on est plus proche des réminiscences de Bardot dansant dans"Et dieu créa la femme", que des ravers déchainés, et c'est ...diablement excitant !

Après cette intro assez étonnante pour qui s'attend à un album de pure électro-techno, ce sont des titres plus électro mais toujours selon la même formule, mélange de sons synthétiques et d’instruments traditionnels. Des boucles assez répétitives, un rythme saccadé qui n'est pas sans rappeler Daft Punk ("Serious Trouble" en particulier). Pas de parole sur cet album à l'exception faite de "Whiplash" ,si on considère les hurlements comme des paroles, qui rappelle Jon Spencer Blues Explosion, même si les rêves de Zongamin tendent à mettre une voix, et quelle voix, sur ces prochaines compositions (voir l'entretien que Zongamin accordé à Barbel).

Les influences de Zongamin clairement affichées par le jeune homme sont plutôt éloignées de l'électro (Siouxsie and the Banshees, Joy Division, Bowie) et cela est prégnant sur l'album notamment au niveau de ... la basse. Une basse tour à tour funk, rock, mais toujours très présente comme sur "Spiral" ou "Tunnel Music". Au final, Zongamin se retrouve être le plus rock des musiciens électro du moment, et certainement un des plus créatifs.

Si quelques morceaux peuvent agacer ("Street Surgery 2") lors d’une écoute d'une oreille distraite (en musique de fond ou en voiture par exemple) ils prennent toute leur ampleur dès qu'on leur accorde un peu d'attention et si les concerts de Zongamin ont la puissance de l'album cela promet quelques belles bouffées de chaleur.