Comédie de Marcello d'Orta, mise en scène de Gérard Volat avec Bernard Menez.
Adaptée et réalisée à partir d'authentiques rédactions d'enfants que l'auteur, Marcello d'Orta, a recueilli au cours de sa carrière d'instituteur, "J'espérons que je m'en sortira" nous ramène du côté de l'enfance, de l'école primaire de Jules Ferry quand le pupitre du maître était en bois et qu'il portait encore une blouse grise, quand le rite du remplissage des encriers incombait au chouchou et que les genoux cognaient contre les pupitres à rabat.
Avec des mots maladroits, des expressions colorées, des perles parfois, les enfants d'un modeste village "déglingouillé" livre leur quotidien d'enfants pauvres et leur vision du monde avec une fraîcheur et une innocence un peu surannée mais aussi une acuité certaine. Comme souvent chez les latins, le tragique affleure toujours sous le rire. C'est drôle, cocasse et émouvant.
Loin des comédies bon enfant et du cabotinage qu'on lui attribue parfois, Bernard Menez, seul sur scène, prouve qu'il est un très bon comédien.
Tour à tour instituteur, élève et maître du jeu, il mène sa petite classe et le public, émanation de la classe qu'il associe au spectacle en lui faisant lire quelques phrases et en distribuant des bons points, non pas à la badine mais avec cette bonhommie sévère et respectée des instituteurs d'antan. Et ça marche. Le public se prend au jeu et le spectacle prend une forme nouvelle, celle d'un spectacle interactif ce qui permet à Bernard Menez , réjoui, d'improviser.
On s'amuse, on rit, on se remémore ses propres souvenirs d'école avec un petit coup de blues.