Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un serial killer. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de son amour perdu. Huit ans ont passé. Alex reçoit une e-mail anonyme. Il clique : une image, le visage d’une femme au milieu d’une foule, filmé en temps réel. Celui de Margot...

Le postulat de départ étant particulièrement alléchant, on attendait beaucoup de cette deuxième réalisation de Guillaume Canet après le très prometteur "Mon idole". Alors, sans plus attendre, mettons fin à cet insoutenable suspense et disons que oui le film est une réussite et oui le cinéaste a définitivement gagné ses galons de réalisateur confirmé.

Car, tout comme les traces laissées dans l’écorce par une lame amoureuse, "Ne le dis à personne" marque de son empreinte les amoureux du cinéma. A la fois instinctif et psychologique, nerveux et réfléchi, ce récit mené tambour battant nous réjouit à plus d’un titre... de films.

A commencer par "Le fugitif" d’Andrew Davis où François Cluzet en Harrison Ford jusqu’au-boutiste transcende son personnage comme jamais l’acteur ne semblait se l’être autorisé jusqu’à présent.

Gilles Lellouche, quant à lui, impeccable à contre emploi, n’aurait pas été renié par Martin Scorcese pour "Gangs of Mantes-la-Jolie !". Enfin André Dussolier, en gendarme, non pas de Saint-Tropez mais finalement pas si éloigné que ça d’un Michel Galabru rongé par le poids du secret dans "L'été meurtrier" de Jean Becker.

Sans oublier bien entendu la richesse des rôles féminins avec une mention toute particulière à Marie-Josée Croze qui parvient en quelques minutes, avant de disparaître, à insuffler à son personnage assez de force pour nous tenir en haleine pendant deux heures.

C’est donc sur du "lourd" et même du "très lourd" que Guillaume Canet aura finalement su réinventer avec brio un film paradoxalement très personnel.

Et ça, on peut sans crainte le dire à tout le monde.