Comédie d'après l'oeuvre éponyme de William Shakespeare, mise en scène de Benoît Facerias, avec Pierre Boulben (ou Melchïor Lebeaut), Benoît Facerias (ou Maxime Bocquet), Céline Laugier (ou Nolwen Cosmao), Ugo Pacitto (ou Clément Paul Lhuaire), Arnaud Raboutet (ou César Duminil), Joséphine Thoby (ou Justine Morel).

Dans l'esprit du théâtre de tréteaux, la Compagnie Les Lendemains d'hier propose son adaptation de la tragi comédie "La Nuit des rois" de William Shakespeare.

Tout commence en musique et par une narratrice (Céline Laugier à la voix émouvante) : les comédiens viennent raconter l'histoire de deux jumeaux, Viola et Sébastien, qu'un naufrage a séparé et qui vont chacun, après plusieurs aventures (et un travestissement) finalement se retrouver.

Bien sûr, la pièce a été raccourcie, bien sûr des personnages et des scènes ont été sacrifiés mais qu'importe : les intrigues de William Shakespeare sont mises en valeur grâce à un groupe alerte et réactif qui, dans la mise en scène dynamique et imaginative de Benoît Facerias en propose une version des plus débridées.

Les scènes s'enchaînent à grande vitesse sur un plateau nu (excepté le superbe lustre conçu par Marine Brosse) fort bien éclairé par Raphaël Pouyer dans une ambiance très intime. Les protagonistes se croisent dans un joyeux délire potache mais sans trahir les rapports des personnages ni la trame.

Tout à notre plaisir, on leur passera les quelques anachronismes et digressions car l'essentiel est sauf : servir le texte de Shakespeare. Et ça, la troupe le fait avec un joyeux appétit, plaçant le spectateur à la fête d'un bout à l'autre de cette fantaisie tonitruante.

Plus d'une quinzaine de personnages sont interprétés par six comédiens talentueux qui régalent de leur polyvalence : Céline Laugier est une malicieuse maîtresse de cérémonie autant qu'une Olivia pleine d'autorité, Joséphine Thoby une Viola-Césario poignante ainsi qu'une hilarante Maria, Benoît Facerias, Melchior Lebeaut, Ugo Pacitto et Arnaud Raboutet sont parfaits eux aussi en comédiens comme en musiciens.

Le temps passe très vite tant l'ensemble est rythmé et les spectateurs n'auront qu'une envie au sortir de la salle : se plonger dans la pièce que Les lendemains d'hier a su admirablement résumer et faire aimer. 

Une proposition cohérente emmenée par une troupe emballante. On en redemande !