Spectacle conçu et interprété par Pierre Solot et Emmanuel De Candido.

Attention, titre trompeur ! La question posée laisserait croire que l'on va se retrouver dans l'univers de la téléréalité ou dans celui d'un "soap opéra".

Il faut donc tout de suite écrire que si l'on est bien aux États-Unis, pays des "Jessica" et des "Brandon", on est d'abord en compagnie de deux copains belges, Pierre Solot et Emmanuel De Candido, des amis de vingt ans, qui sont encore dans la trentaine et qu'on pourrait surtout qualifier de "geeks", ce qu'on appellerait au Québec des "fondus" de jeux vidéos.

Ils les pratiquent quasiment depuis qu'ils sont nés, ce qui fait qu'ils ont traversé grosso modo toute l'ère ludique électronique depuis le premier jeu "Pong" jusqu'à aujourd'hui, où le jeu vidéo n'est plus seulement virtuel...

On en dira guère plus sur l'inquiétant devenir des jeux vidéo hors vidéo, puisque cela signifierait révéler la réponse à la question posée dans le titre et comme on dit, de manière barbare, on ne veut pas "spoiler", comme l'ont recommandé les protagonistes, les éventuels spectateurs.

Ce qu'on peut dire sans trop en dire, c'est que les deux compères d'outre Quiévrain, par ailleurs bardés de diplômes, vont promener leur public parmi toutes les formes de jeux dans ce qui est plus une conférence qu'un spectacle théâtral. Ces passionnés se révéleront de grands enfants assez doués pour raconter leur histoire et beaucoup moins futiles qu'il n'y paraît a priori.

Bien entendu, si l'on n'est pas "geek" soi- même, qu'on préfère jouer au Monopoly ou faire des réussites plutôt que d'appuyer sur un joystick on sera parfois peu concerné par les brillantes démonstrations de Pierre et Emmanuel, qui se démènent sans temps mort pour mieux convaincre que leur passion n'est pas un vice et qu'ils ne sont pas des drogués accrochés à leur manette.

Mais, durant l'heure pendant laquelle se déroule leur démonstration, ils feront preuve de beaucoup d'entrain, multiplieront les bons mots et sauront garder l'attention de l'assistance. "Pourquoi Jessica a-t-elle quitté Brandon ?" laisse une bonne impression, plus marquante qu'une bulle de savon.

Peut-être que les deux Belges devront dans l'avenir faire face à ce qu'ils ne lâchent à la fin que du bout des lèvres, et faire de ce coup de théâtre le centre d'une prochaine causerie, sans doute plus sérieuse sur le fond mais qu'ils sauront, encore une fois, agrémenter pas si sérieusement que ça de tout leur savoir.