Réalisé par Stephen Frears. Grande Bretagne/France. Biopic. 1h50 (Sortie le 13 juillet 2016). Avec Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Helberg, Rebecca Ferguson, Nina Arianda, Stanley Townsend, Allan Corduner et Christian McKay.

Devancé par la "Marguerite" de Xavier Giannoli, la "Florence Foster Jenkins" de Stephen Frears sent le réchauffé nonobstant le fait que les deux opus ne jouent pas dans la même cour.

En effet, si le premier constituait une fiction dont le personnage-titre de "castafiore" était, pour son appétence de l'art lyrique, inspiré par la fameuse "cantatrice" américaine, le second ressort au biopic "chromo" hollywoodien à grand spectacle dans toute sa splendeur formelle et sa vacuité factuelle.

Ainsi, sur fond de satire du conservatisme culturel secoué par les avant-gardismes parisiens, "Marguerite" approchait l'intime et le mécanisme de compensation d'une femme empathique immergée dans la vie imaginaire d'éblouissantes héroïnes, par ailleurs, passionnée d'opéra les mettant en scène, dont le pleutre mari louvoie et évite d'assister à ses éprouvants concerts privés.

Le film de Stephen Frears se contente de narrer dans une ambiance de comédie musicale, de manière embellie, au regard des images d'archives, quelques épisodes de la vie de la disgracieuse et richissime rombière.

Dans le rôle-titre, triplement oscarisée et multi-récompensée mais toujours dans les starting-blocks de la course aux nominations, empâtée et engoncée dans des tenues "cartlandesques", même si elles ne sont pas toutes roses, confectionées par Consolata Boyle, Meryl Streep ne décroche pas et fait le job du numéro d'acteur.

Mais ce sont les seconds rôles qui tirent leur épingle du jeu : Hugh Grant, en époux-impresario intéressé, l'allénien Simon Helberg en pianiste consterné, et Nina Arianda en sexy showgirl.