Le 6 juin dernier, Demi mondAine fêtait ses 10 ans d’existence au Cirque Electrique et invitait deux groupes amis. L’un de ses deux groupes était Alone and Me : la "One Woman Rock Band" comme la définit son dossier de presse.
Ce soir-là, en voyant monter seule sur scène cette jeune femme coiffée à l’iroquoise armée d’une simple guitare électro-acoustique et d’un ban de pédales d’effet, j’avoue avoir été légèrement sceptique.
30 secondes et un uppercut musical directement asséné au cœur, c’est le délai maximum qu’il a fallu à Emilie Clem pour me faire passer de sceptique à médusé. Un étrange mélange de folk, de rock, des beats électro et l’énergie du punk, le tout mis au service d’une voix qui rappelle un peu Sinéad O'Connor, 30 minutes d’un concert intense, passionné, rythmé, singulier et "presque rentré en transes". Et quelques minutes après le set, courir en quête d’un album qui permettait de revivre cela.
My Fucking Project est sorti en 2012. D’après l’artiste, il n’est plus le reflet exact de ce qu’elle réalise aujourd’hui. Vu de moi, cela reste toutefois un excellent album : un des cinq ou six meilleurs disques que j’ai écoutés cette année.
L’album s’ouvre par "A Strange Day", un morceau au rythme syncopé, à la voix scandant inlassablement le texte sur un fond de guitare électrique mais pouvant se faire caressante sur fonds de guitare acoustique. Ce morceau est une évidence, presque un hymne. Tout aussi excellent est "In The Air" et son folk nerveux. Ces deux premiers titres justifient à eux seuls l’achat de l’album.
S’ensuivent différents titres : "Would You" et son rock puissant et efficace, "Is That what you want" un titre alliant folk, voix scandée à la lisière du rap, un des titres les plus sensuels de l’album, "Saved" qui ravira les amateurs de balades (j’aime moins) et un "Innocence" fusion de tous les styles visités par l’auteur, un petit bijou !
Mais c’est en revisitant "Selling Jesus" de Skunk Anansie qu’Alone And Me me scotche à nouveau ; elle s’approprie en effet totalement ce titre à l’identité pourtant très marquée. L’album se conclut par le très mélodique "Secret Light" et le très énervé "The Queen". Le Ying et le Yang d’une jeune femme tout à fait surprenante.
Elle a souhaité que le présent article soit illustré par le somptueux "To Let You Know". Avec grand plaisir My Lady ! Quant à vous lecteurs, n’hésitez pas à fouiller le net pour les nombreuses vidéos où elle figure.