Pièce de Georges Feydeau, adaptation et mise en lecture de Anne Coutureau, avec Gil Bourasseau, Anne Coutureau, Caroline Frossard, Charlotte Matzneff, Patrick Palmero, Michel Scotto di Carlo et Frédéric Thibault.

Comédienne et metteur en scène, Anne Coutureau, l’un des quatre mousquetaires de la Compagnie du Théâtre Vivant, a proposé, dans le cadre de la saison Feydeau au Théâtre du Nord-Ouest, une lecture publique de la pièce "Je ne trompe pas mon mari".

Pour ceux qui ne connaissent pas ce format, la lecture consiste en une lecture dirigée et inspirée, par les comédiens qui sont assis texte à la main, préalable à la mise en scène du spectacle afin de présentation d’un spectacle futur.

Bien évidemment il ne s’agit pas d’une simple lecture à haute voix mais d’une véritable répétition à froid si l’on peut dire sans mise en espace. Et pour celles qui sont pleinement maîtrisées et réussies, le spectateur assiste à une véritable représentation.

Ce fût le cas ce soir-là tant les personnages ont pris vie sous nos yeux. Dépouillée de tous les artifices rococo de la Belle Epoque, des rôles dispensables à l’intrigue et des anecdotes annexes, la pièce révèle sa modernité.

Comment mieux gagner les faveurs d’une femme mariée que d’adopter la stratégie du coucou en devenant l’ami du mari. Pour les appâts de la belle Micheline, qui joue un peu la coquette pour se prouver qu’elle peut quand même susciter les galanteries masculines mais fidèle plus par inclination que par convention (Anne Coutureau lumineuse), Saint Franquet, célibataire un peu volage, (Michel Scotto di Carlo épatant) ne quitte pas d’une semelle le foyer des Cantarède au point de les suivre sur les lieux de leur villégiature. Comme le monde est petit, Il y retrouve une de ses anciennes conquêtes, la peu farouche Bichon (Charlotte Matzneff irrésistible), ce qui ruine tous ses espoirs.

Faute de grives… il repart pour Paris avec cette dernière en panne de protecteur, jusqu’au moment où un quiproquo le met en présence de Micheline qui, apprenant l’infidélité de son mari, accepte de devenir sa maîtresse. Mais point de plaisir par vengeance ou par obligation et tout rentre dans l'ordre grâce à l'entregent de la désopilante Bichon.

Petites tromperies, petites amours, petits arrangements entre amis. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le rire est présent au point où sur la savoureuse réplique "Laissez pisser le mérinos!", le fou rire gagne les comédiens. Des comédiens tous excellents qui donnent vraiment envie de les retrouver "en situation".

Aussi... si la pièce vient à l'affiche, ne la ratez pas !