Conte d'après l'oeuvre éponyme de Hans Christian Andersen, écrit et mis en scène de Quentin Defalt, avec Xavier Catteau, Alice Faure, Leïla Guérémy, Baptiste Haslay, Marie Quiquempois et Jonathan Salmon.
Après avoir signé "Contes", conçu à partir des contes pour enfants de Charles Perrault et des frères Grimm, et un épisode de la légende arthurienne avec "Lancelot - Le chevalier de Merlin", Quentin Defalt continue d'explorer- et toujours avec la même exigence de qualité - l'univers du merveilleux et du fantastique et le registre du spectacle pour jeune public.
Avec "La Reine des Neiges", il raconte, dans une adaptation du conte éponyme de Hans Christian Andersen, le périple de la jeune Gerda qui part à la recherche de son ami Kay atteint par les éclats maléfiques du miroir que le Diable a répandu sur la terre pour pervertir les hommes et séquestré par la terrible reine des neiges en manque d'enfant.
A partir de cet argument du parcours initiatique ancré dans la lutte entre le bien et le mal qui exalte les valeurs que sont l'amitié, la loyauté, le courage, le dévouement, la fidélité et la solidarité face à l'adversité, Quentin Defalt a voulu traiter de la thématique de l'enfance face aux diktats des adultes et aux obstacles de la vie.
Il conserve la dualité de lecture du conte, structurante pour les enfants et réflexive pour les adultes, et présente un spectacle qui ne verse pas dans le lénifiant cartoonesque en s'appuyant sur une scénographie épurée et judicieuse de Agnès de Palmaert, reposant sur la modularité de cubes de plexiglas transparents qui agit en remarquable symbiose avec le magnifique travail des lumières en clair-obscur caravagesque de Philippe Littlejohn.
Par ailleurs, l'utilisation d'échasses et de masques - belles créations de Chloé Cassagnes - pour camper les personnages adultes permet d'introduire un rapport de taille entre adulte et enfant et le nécessaire sentiment d'étrangeté fantastique.
La rigueur est également de mise pour la direction d'acteur ce qui contribue à une belle homogénéité de jeu et à la fluidité dans l'enchaînement des scènes scandé par des extraits de la "Sonate au clair de lune" de Beethoven.. Dans le rôle de Gerda, ne forçant jamais le trait, Alice Faure est très juste et permet la projection, voire l'identification du jeune spectateur.
Avec dans tous les autres rôles, Leïla Guérémy (dont la reine des neiges), Jonathan Salmon, Baptiste Haslay, Marie Quiquempois, Damir Zisko et Xavier Catteau (mention spéciale à ce dernier dans le rôle du diable, de la grande corneille et du renne avec les splendides costumes de Florie Weber), la Compagnie Teknaï signe un très beau spectacle qui allie la force dramatique, l'émotion et l'esthétique.
Contes de Grimm 9718
Lancelot 11517