Monologue écrit par Mustapha Kharmoudi dit par Caroline Stella dans une mise en scène de Véronique Vellard.
Véronique Vellard porte à la scène un texte sur le thème de l'immigration clandestine écrit par l'écrivain marocain d'expression française Mustapha Kharmoudi au lendemain du "fameux" discours du président de la République en juillet 2010 relatif au démantèlement des campements illégaux de Roms.
"L'humanité tout ça tout ça" relate le tragique et le sordide de l'immigration clandestine avec le vocabulaire vernaculaire et succinct d'une petite fille et la syntaxe de mélopée telle qu'elle parvient en langue française qui raconte son arrivée chaotique et douloureuse dans "le pays de France" considéré par sa mère, qui fuit un pays en guerre où elle a perdu son mari et son fils, comme l'eldorado où "les gens donnent beaucoup de pièces de sous".
Pour s'acquitter de la "dette" qu'entraîne cet exil en solitaire diligenté par un passeur sans scrupules qui monnaye chèrement ses services, entre la prostitution et la mendicité, la mère opte pour cette dernière d'autant que la fillette, qui a la jambe cassée, constitue un "avantage" imparable pour émouvoir la fibre sensible du passant.
Dans une scénographie boltanskienne, un plateau couvert de chaussures attachées à des ballons transparents, Caroline Stella dispense avec conviction ce monologue narratif, éprouvant dans sa forme et à l'inattendu épilogue qui relate la peur, l'incompréhension et la douleur de ces enfants instrumentalisés, parfois estropiés par leurs propres parents, qui, comme en l'espèce, accepte l'inacceptable par amour d'un mère elle-même apeurée qui dispense autant de "bisous" que de coups.