Tout a commencé avec une armoire gigantesque qui dévorait l’espace d’Anne Cortey. Comment faire disparaître ce meuble encombrant ? Avec son imagination ! Et ce petit roman Jeunesse L’armoire...
Tout commence par une histoire de mémé qui sent le vieux et qui s’accroche à la vie. D’une petite fille qui se demande bien pourquoi. Des visites de la petite fille chez cette mémé (qui est en fait la mémé de maman, qui est donc arrière-mémé mais qu’on appelle mémé pour plus de commodité). Des trésors que cache le bric-à-brac de cette maison de vieux. De la clochette-trésor qui devait servir à appeler des domestiques qui n’ont jamais franchi la porte de mémé…
Mais mémé meurt. Avec elle, le bric-à-brac est partagé entre tous les enfants. Et la petite fille de l’histoire (nous apprenons à la toute fin qu’elle s’appelle Adèle la rouquine) hérite de sa clochette préférée. Egalement d’une armoire monumentale, qui finira dans sa chambre… Voilà l’objet du drame de l’histoire.
Tout un chacun sait que les armoires, par définition, sont fabriquée en bois, qui était avant un (ou des) arbres tronçonnés en planches, assemblées, rivetées, poncées, peintes, teintées, montées en meubles massifs lourds comme des monuments (justement). Mis à part la bonne odeur de forêt dégagée par ces œuvres jamais vraiment inertes, des craquements suspects retentissent régulièrement… surtout la nuit, les rendant sinistres…
Si vous êtes équipé chez ce fabriquant suédois de meubles en kit (avec des boulons manquants et des panneaux légers comme du papier canson sur lesquels il ne faut pas mettre plus de 4 assiettes sous peine de déclencher un effondrement de la masse), vous ne connaissez pas le bruit caractéristique (ni le poids !) des armoires en bois massif. Bref, Adèle ne le connait pas non plus, ce qui a pour effet de déclencher des cauchemars et des paniques du sommeil dans sa chambre douillette.
Elle se met logiquement à détester cette chose immense et monstrueuse qui envahit son espace alors que tout le monde la croit chanceuse. Mais (littérature de jeunesse oblige !), avant qu’elle se mette à détester la mémé de maman pour ce cadeau empoisonné (elle se serait bien contentée de la clochette !), elle trouvera le moyen de se débarrasser de l’encombrante Chose (un indice : sa sœur adore cette armoire !)
L’histoire est écrite à la première personne… Mais il n’est pas facile de se mettre dans la peau d’une enfant de 9 ans quand on est adulte. S’ensuivent des répétitions, des tournures de phrases limite correctes, du vocabulaire oscillant entre l’intello et la benête ? Bref, n’est pas auteur de littérature de jeunesse qui veut…
Malgré tout, L’armoire... reste une gentille histoire d’adulte sur fond d’imaginaire enfantin. Illustrée par une amoureuse des vieilles armoires qui sentent la lavande et la mémé (Claire de Gastod), le roman reste frais, parfait pour une petite bulle régressive en guise de dessert.