Comédie de Clément Michel, mise en scène de Arthur Jugnot et David Roussel, avec Sébastien Castro, Maud Le Guénédal et Clément Michel.
Avec l’été vient le temps des petites pièces légères, souvent scripturalement court vêtues, pour un divertissement immédiat en guise de début de soirée lobotomisante ou d’after work potache. Et puis aussi quelques comédies bien ficelées qui, même si elles ne seront pas inscrites au Répertoire, constituent des comédies micro-sociétales aussi distrayantes qu’affutées.
Tel est le cas de "Une semaine… pas plus !" due à la plume de Clément Michel, acteur, scénariste et réalisateur qui, depuis 2001, enchaîne les comédies "Friends génération" qui cartonnent ("Le carton", "Début de fin de soirée", "Le grand bain") et dont le succès tient à un auteur qui connait ses classiques, de la comédie de boulevard, dont la mécanique feydeauienne, et à l'écriture cinétique qui fait mouche.
Dans son dernier opus en date, il décline de manière inattendue, savoureuse et jubilatoire, le fameux trio vaudevillesque mâtinée d'arroseur arrosé sur le thème des éphémères amours contemporaines.
Paul, représentant typique d’une certaine belle fraction de la gent masculine, est pleutre, lâche, immature et égocentrique. Après quatre mois de vie commune avec Sophie, la femme de sa vie à qui il n’a rien à reprocher, il souhaite déjà retrouver sa liberté. N'ayant pas le courage d'éclaircir une situation pétrie de mensonges et de simulations tout en de donnant bonne conscience, il installe chez eux un de ses amis chargé de leur pourrir la vie au quotidien afin d'acculer la jeune femme à initier la rupture.
Tout doit, comme l’indique le titre, se dérouler en une semaine car le dévouement du bon copain a ses limites. Mais le scénario prévu pour ce vrai faux ménage à trois échappe peu à peu à son instigateur.
La mise en scène bicéphale de Arthur Jugnot et David Roussel respecte les codes du genre sans forcer la mesure ni céder à la facilité des effets "portes qui claquent" et joue à fond la carte du trio de comédiens aguerris à ce registre et qui, de surcroît, se connaissent bien pour avoir déjà maintes fois officier de concert.
Sans verser dans la caricature, Clément Michel se montre plus vrai que nature dans le rôle de l'odieux Paul qui n'a vraiment rien pour plaire, face à la délicieuse Maud Le Guénédal qui incarne une jeune femme parée de belles qualités de coeur, même s'il ne faut pas se fier inconditionnellement à la belle eau calme.
Et entre les deux, irrésistible trublion, Sébastien Castro, distribué dans son emploi récurrent du bon copain lymphatique qui convient à sa scansion apathique entre Stéphane Guillon et Droopy, se taille la part du lion dans le rôle du coucou forcé.