L’art pour honorer les gueules noires, prend possession des lieux de mémoires comme sources d’inspirations contemporaines. Conjugaison des temps pour offrir aujourd’hui, à la vue de tous, cette harmonie ancrée dans l’histoire commune d’un Nord laborieux et fier de l’être.

"Esprit Mine" déambule en une exposition multiple où les œuvres se côtoient sans concurrence. Peintures, dessins, vidéos, installations. Les arts plastiques se veulent complémentaires dans notre regard de "passeur". Seize artistes contemporains nous guident dans cette traversée mémorielle. On peut y voir naturellement le puzzle complexe de l’aventure humaine.

De ses territoires informels que chacun d’entre nous cherche à conquérir. Il se peut aussi, vraisemblablement, que l’exposition ouvre d’autres horizons, d’autres sensations de par l’environnement qui l’accueille… On ne peut pas rester insensible à l’histoire humaine surtout si celle-ci véhicule "L’Art Brut" comme le signifiant des premiers mineurs creusant dans les entrailles de la terre. Il y a le déchirement, les plaies, mais aussi les cicatrisations.

Le monde est ainsi, fait de sa violence sociale pour offrir l’art dans sa force. Une ligne que l’exposition nous propose en trois étapes avec des œuvres de mineurs, peintres et dessinateurs comme Augustin Lesage. La seconde partie est plus particulièrement consacrée à la culture minière  sous le regard de l’abstraction comme Philippe Da Fonseca ou comme les oeuvres naïves de Jacques Trovic.

La troisième étape est peut-être celle qui interpelle le plus. La matière elle-même est référence : le charbon et sa mémoire. Installations vidéos et sonores dues à des plasticiens comme Marie Jo Lafontaine ou Bertille Bak. En plus des artistes déjà cités, il faut également nommer Bernd et Hilla Becher, Anselme Boix-Vives, Cléa Coudsi et Eric Herbin, Félicien Delvigne, Gaston Duf, André Fournelle, Bruno Gérard, Stefan Nowak, Jean-Michel Wuilbeaux.

Seize artistes en mémoire…

Il faut se rappeler que les vacances ne sont pas seulement synonymes de bronzettes à outrance. Quelles peuvent aussi s’offrir le Nord comme destination. Le soleil y brille autant qu’ailleurs, et que les musées ne sentent pas la naphtaline, ils restent des espaces de vies. La mémoire présente d’un monde qui ne meure pas. Avouez tout de même que c’est pas mal de se sentir vivre dans une exposition.