MLCD [My Little Cheap Dictaphone] est un groupe belge, originaire de Liège. Encore un super groupe du plat pays, il n'y a rien à faire, ils ont vraiment un truc ces gens là.
J'avais déjà entendu parler des MLCD mais sans jamais vraiment écouter quoi que ce soit d'eux. La formation, composée de Redboy (chant, guitare), Xavier (basse), Pierre-Louis (piano, claviers) et Jérôme (batterie), avait déjà sorti Music Drama en 2002 et Small Town Boy en 2006. Lorsque j'ai eu l'opportunité d'écouter leur troisième album, The Tragic Tale of a Genius, j'ai sauté sur l'occasion, histoire d'en savoir un peu plus.
A la première écoute, j'ai été agréablement surprise de l'intro, morceau instrumental, mélange inédit de sons bizarres et variés, comme pour dire "Bienvenue dans l'univers magique des MLCD". Cela faisait longtemps qu'une ouverture d'album ne m'avait pas autant fait frémir de plaisir. Pas étonnant que l'on enchaîne sur un "Piano Waltz" enchanteur. On se croirait presque en train de glisser lentement dans un film de Tim Burton. "He's not there" n'est que le troisième titre de l'album mais je suis déjà toute frissonnante. Un vrai tube en puissance. L'histoire tragique de ce génie me prend déjà aux tripes.
Que l'on ne s'y méprenne pas : The Tragic Tale of a Genius n'est pas un simple album. C'est tout un concept, une histoire à la fois belle et tragique que Redboy nous chante là. Une sorte de conte, d'Opéra Rock, non pas comme celui de Mozart et ses guignols produits par Dove Attia, mais plutôt The Phantom of the Opera. Il se passe quelque chose de sombre, d'étrange dans la tête du personnage principal, ce musicien au talent extraordinaire, torturé par ses démons intérieurs. Dans cet album tout est bon, chaque étape vers la descente aux enfers est une transe aussi libératrice que destructrice, du grand cinéma en musique.
A la croisée des chemins entre Arcade Fire, Archive et Ghinzu, c'est un peu comme si Ozark Henry (tiens, encore un belge) avait décidé de sortir de l'ombre pour faire éclater toute sa folie. Un disque intelligent, brillant et bien écrit qui ne demande qu'à exploser sur scène.