Comédie d'Alexandre Dumas, mise en scène de Caroline Darnay, avec Damien Boisseau, Pierre Cachia, Caroline Menon-Bertheux et Nathalie Newman.
Une jeune veuve, un amant déconfit, un fringant militaire, une ingénue malicieuse, voici les protagonistes de "L'invitation à la valse", comédie sentimentale en un acte dans laquelle Alexandre Dumas décline le quadrille à la manière du vaudeville, que présente la Compagnie Calliopé Comédie après un lever de rideau composé d'extraits des mémoires de ce dernier sur ses débuts d'auteur dramatique.
La piquante Madame d'Ivry, enfin délivrée d'un mariage imposé, dédaigne les avances d'un prétendant assidu pour convoler enfin en justes noces avec son cousin, son amour de jeunesse confit dans l'idéalisation.
Mais sept années ont passé : l'adolescente est devenue une femme du monde accomplie et une précieuse qui rêve de parcourir la carte du tendre avec un prince charmant et le cousin jouvenceau au duvet blond revient sous forme d'un capitaine des spahis au cuir tanné à la dure vie du désert. Mais Cupidon n'a pas dit son dernier mot.
Après, entre autres, "Le demi monde" de Dumas fils, "Basile" de sa plume qui narrait les amours tumultueuses de Fouquet de Madame de Chatillon et "La paix du ménage" de Maupassant, le choix de Caroline Darnay atteste de son appétence et de sa prédisposition, qui ici vont heureusement de paire, pour les pièces à intrigue sentimentale et en costumes.
Par une mise en scène pétillante, elle dépoussière les codes du jeu classique, sans toutefois faire abstraction des indispensables ressorts du genre, en s'entourant de comédiens qui jouent la partition avec des instruments affutés au même enseignement, celui de Jean-Laurent Cochet.
Nathalie Newman se montre parfaitement à l'aise dans le rôle de la parisienne charmante, élégante et piquante qui, si elle nourrit des rêves de midinette, n'en est pas moins pragmatique et ne se laisse pas prendre au dépourvu.
Comme dit le proverbe, faute de grives..., elle sait habilement sortir de son éventail un joker en la personne du séduisant amoureux fidèle toujours éconduit mais tenace que Damien Boisseau campe avec justesse.
Face à ces comédiens aguerris, leurs cadets, bien distribués, sont tout aussi convaincants. Pierre Cachia interprète le fameux capitaine, de la candeur amoureuse au dépit viril en passant par la bonhommie, en jouant sur les nuances de la partition, qui ne pourrait être que vaudevillesque, du cousin victime, certes finalement heureuse, d'une inattendue méprise.
Celle-ci est fomentée par la jeune cousine à qui Caroline Menon-Bertheux, excellente dans le très difficile emploi de la jeune fille, et en l'espèce de vraie fausse ingénue, apporte une fraîcheur et une finesse de jeu qui lui laisse augurer un bel avenir.
Et tout finit sur un air de valse...
