En 2007, lors d'une exposition à la galerie new-yorkaise de la maison Wildenstein, le journaliste et critique d'art, Vincent Noce a été visité par une intuition : l'eau pourchassait le peintre Claude Monet. Une intuition qui irait à l'encontre de la plupart des analyses de l'oeuvre de Monet articulées autour de la lumière.

Aussi livre-t-il, dans "Monet, l'oeil et l'eau", les recherches et conclusions de sa balade à travers les peintures de Monet, dans laquelle "le regard se porte sur la fluidité des courants, le faux étal des étangs, la peine des vagues et l'enfièvrement des marées".

Confortées par la science, en l'espèce représentée, notamment par David Quéré, directeur de recherches du CNRS au laboratoire de physique de l'eau et par les points de vue émanant de spécialistes en neurophysiologie et en psychanalyse, celles-ci établiraient la nécessité de réviser les démonstrations communes en substituant l'élément aquatique à la lumière.

Cela étant, même s'il se défend in limine de vouloir poser un dogme, il adopte une démarche interprétative pour étayer son hypothèse de départ, qu'il considère quasiment comme un axiome, qui, dès lors, en emporte les critiques ordinaires.

Par ailleurs, cette intuition n'est novatrice que dans son caractère exclusif de tout autre paramètre car historiens d'art et des spécialistes de l'impressionnisme n'ont jamais,semble-t-il, négligé ce prisme critique pour décrypter l'oeuvre de Monet.

Alors, Monet, chasseur de lumière ou peintre de l'eau ? L'appréciation d'une oeuvre doit-elle réduire son propos esthétique à des éléments rationnels et cartésiens ? Débat pour les historiens d'art. L'émotion et le bonheur donnent rendez-vous aux simples mortels au Grand Palais.