Réalisé par Ernst Lubitsch. Etats Unis. Comédie dramatique. Durée : 1h26. (Sortie 1925). Avec Irene Rich, May McAvoy, Bert Lytell, Edward Martindel, Ronald Colman, Carrie Daumery et Helen Dunbar.

Tout l'or du silence.

On est en droit de se dire que la rentrée aux couleurs (N & B) de la "Lubitsch Touch" est déjà bien avancée. Qui s’en plaindra ? Personne naturellement. C’est du petit lait. Et puisque vous aimez cela, on vous en ressert une louche. Et pas du petit calibre.

Le DVD qui est en vente là où il faut aller, pour avoir le choix ( je vous laisse le nom de votre magasin préféré) est de toute première importance. Filmé en 1925 "L’éventail de Lady Windermere" est un bijou. Mais avant justement d’ouvrir la boite "à bijoux", lequel choisir ? Parce que nous avons le choix. C’est rare, je le reconnais dans un DVD, mais, le niveau est haut, très haut pour rassasier ces blasés de cinéphiles. Effectivement. Il y a dilemme.

Rares, trop rares sont les bonus qui peuvent prétendre être à la hauteur de l’œuvre qu’ils servent ; ici c’est le cas. Alors je me permets de vous interpeller et de poser cette douloureuse question : "Que doit-on visionner en premier ?". Est-il plus intéressant (pour ouvrir notre esprit à l’œuvre complexe de Lubitsch) de visionner d’abord le remarquable travail de Jean-Jacques Bernard et N.T Binh, responsable de la partie de cette galette avec une réalisation qui fera plaisir (moi le premier) à ceux qui se souviennent de cette excellente émission "Cinéma Cinémas". Rien qu’en écrivant cela, vous savez d’avance que la proposition de bonus ne peut être qu’à la hauteur.

De l’autre, les aventuriers (je peux en faire partie) décident de s’offrir le film en ouverture et ainsi, vierges de tous commentaires découvrir une œuvre qui mérite, je vous l’accorde, que l’on achète dare-dare, un vidéo projecteur pour découvrir le film en grand.

Sûr, pendant la projection le champagne coulera à flots. Je dis cela parce que ce "L’éventail de Lady Windemere" est un œuvre pétillante et claire. Un je ne sais quoi qui vous rend, les filles comme les garçons, heureux d’être en présence d’un film qui fait, naturellement, honneur au 7ème Art. Et ce sixième film d'Ernst Lubitsch de son début de carrière américaine est totalement en phase avec son idée de ce que doit être le cinéma. Une œuvre qui ne doit rien à personne. Même si ici l’auteur de la pièce est d’envergure : Oscar Wilde. Jouée pour la première fois au St James de Londres en février 1892 et publiée en 1893, l’œuvre est une satire (comme l’auteur les aime particulièrement) violente de la bourgeoisie victorienne.

En revoyant dans une copie impeccable ce film, on se dit qu’il est bien difficile de ne pas aimer le cinéma. Et que, décidément il y a comme cela des moments où les conjonctures (sans être astrologue, il va de soi) sont parfaitement alignées et peuvent offrir cette complémentarité tant recherchée.

Rares sont ainsi les confluences. Alors profitez de l’aubaine.

Et que le cinéma soit à vous !