Je dois bien avouer que je ne connaissais pas Mark Olson, à peine si je connaissais les célèbre Jayhawks, son "ancien" groupe dont il fut le fondateur au milieux des années 80.

Après qu’il ait quitté les Jayhawks, toujours profondément ancré dans un univers country, Mark Olson poursuit son petit bonhomme de chemin, avec son épouse Victoria Williams et son groupe, les Creekdippers, installés dans un home studio californien, du côté de Joshua Tree. Ceci pour la petite histoire.

Dès la pochette de la nouvelle production du groupe intitulée Mystic Theatre, on plonge en pleine country, 40 ans en arrière, avec en visuel, au recto, un noir et blanc du groupe jouant live, en extérieur, sous un réverbère, seule caution à notre époque, et encore. Idem pour la photo intérieure, mais vu de dos ... un disque qui se veut rétro mais pas revival.

Cette country bancale, qui tient autant de Neil Young que de Woodie Guthrie, nous promène dans un univers mélancolique et apaisant. Une musique de printemps autant que d'automne, une musique d'hier et d'aujourd'hui.

C'est aussi un travail de songwriting et d'interprétation tout en retenue et sobriété qui fait penser à Elliot Smith.

Mais Mark Olson nous évoque aussi, notamment sur le premier titre "No water no wood", l'oublié et pourtant inoubliable Peter Milton Walsh et son bateau ivre de groupe, The Apartments (promis, je vous fait une rétrospective The Apartments dans un prochain numéro). Même façon de chanter, avec cette voix à la fois gouailleuse et enjôleuse, même sens des mélodies et mêmes chansons poignantes accompagnées de juste ce qu'il faut de guitare sèche. Une très belle chanson qui ouvre un album qui ne décevra pas tout au long de ses 40 petites minutes.

Non seulement la performance de nous ressortir un nième album country est une brillante réussite, mais Mark Olson nous propose de vrais tubes qui n'ont rien à envier à ceux de ces jeunes groupes qui pensent avoir (ré) inventer le rock. Ainsi "Betsy Duprée" chanté par Victoria est diablement entêtant avec son air à la Marianne Faithfull tout comme "Roskslide", un des morceaux les plus "country". Et l'incroyable "Bells of St Mary" avec son petit coté gospel rafraîchissant est vraiment une réussite et mérite à lui seul l'achat de ce disque.