Français, Holy Curse est un groupe qui a choisi comme terrain de jeux les banlieues industrielles de Detroit ou le bush des punks australiens. Autant dire que l’écoute de ce cd – leur troisième – est très déconseillé aux âmes sensibles.
Même si les nombreuses références aux Stooges s’enchaînent, dont une reprise impeccable de "I Wanna be your Dog" , Holy Curse a dépassé ses influences. Est-ce la (superbe) production de Lucas Trouble (Vietnam Veterans) ou le groupe évolue-t-il, en tous cas, on a droit à des morceaux relativement plus longs que le standard et, sur "Red and Whites" chanté par un des guitaristes, on bascule soudain dans un univers totalement différent, aux relents de punk-psychédéliques. Autres références : les Ramones – période "produite" ou les Dead Boys.
Le son énorme, les guitares pas commodes en avant, plus toute la rhétorique agressive, dans les textes ou même les notes de pochette, en font un album de rock sans fioritures. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer un exemple du communiqué de presse : "Ils arrosent à tout va, sans pitié pour les éphèbes boutonneux et branchés qui grillent sur place se mélant aux cendres de ce qu’ils croyaient être le rock’n’roll..." .
Le plus surprenant dans tout ça, c’est une citation très discrète d’Eliott Murphy "They had one God, his name was rock’n’roll" .
Pourquoi chercher ailleurs ce qui casse la baraque en bas de chez vous ?