En attendant Maggie Cheung

Le quatrième rendez-vous avec ZOOM ARRIERE, organisé par la Cinémathèque de Toulouse nous promet quelques perles. Zoom arrière ou rétroviseur, en fait le passé peut devenir l’avenir si l’on se retourne face à lui. Le cinéma a cette force historique de nous proposer du haut de ses 115 piges une mosaïque d’œuvres qui aujourd’hui servent de référence au nouveaux réalisateurs. On ne peut pas oublier, comme en peinture, qu’il existe aujourd’hui des Maîtres que l’on ne peut ignorer.

C’est toute la force de cette manifestation d’offrir des classiques comme référence moderne. Une qualité de la programmation qui ouvre grandes les portes d’un cinéma trop souvent rangé au rayon des accessoires.

Demandez le programme et mettez en marche ce bon vieux projecteur à arc (n’empêche quelle lumière)…

La venue de Maggie Cheung n’est pas un hasard. Il correspond à la thématique de cette année cinématographique. Zoom Arrière consacre une très grande partie de sa programmation à la "Star au cinéma" à cet âge d’or hollywoodien. Qui d’autre aujourd’hui que l’interprète de "In the Mood for love" peut le mieux représenter ses icônes d’une autre époque sans pour autant les copier ?

Mais en attendant Maggie Cheung, feuilletons cette programmation qui ouvre et se referme sur un ciné concert avec, en ouverture le "Ben Hur" - 1925 de Fred Niblo, accompagné musicalement par Patrick Burgan et en clôture un spécial "retour de flamme" de Serge Bromberg consacré aux Stars. Pendant la durée du festival c’est pas moins de 25 films muets qui seront ainsi accompagnés. De plus, l’heure de l’apéro n’est pas oubliée puisque tous les soirs du 3 au 9 mars sera projeté et accompagné par le piano à bretelle (l’accordéon) de Grégory Daltin un serial de 1922, film à épisodes répondant au titre de "Le Secret d’Alta Rocca" d’André Liabel…

Un colloque international ouvrira les débats sur cette passionnante réflexion "Loin d’Hollywood, cinématographies nationales et modèle hollywoodien entre 1925 et 1935". Déjà en plein Star System.

Puisque nous parlons de Stars la programmation concoctée en leur honneur est un véritable feu d’artifice. Un système qui pendant trois décennies fit briller au firmament Hollywood nombre de vedettes. Générique. Louise Brook, Lauren Bacall, Marlene Dietrich, mais aussi Ava Gardner, Rita Hayworth, Gene Tierney, Errol Flynn, Clark Gable, Rodolphe Valentino (entre autre)… Un plateau digne d’une impossible Super Production (comme on disait à alors). A noter quelques films comme "La comtesse aux pieds nus" de Joseph L. Mankiewicz, "La dame de Shanghai" d’Orson Welles, "Laura" d’Otto Preminger, "Le Port de l’angoisse" d’Howard Hawks, "Boulevard du crépuscule" de Billy Wilder pour n’en citer que quelques uns. Un peu de surprise ne fait pas de mal…

Le patrimoine retrouvé est aussi à l’honneur avec projection de "La campagne Ciceron" de Jacques Davila (son dernier film) , film oublié, film restauré, film projeté. Une affaire entre la cinémathèque de Toulouse et le laboratoire italien " L’Immagine Ritrovata » avec le soutien de Gan pour le Cinéma. Il est important parfois de dire et d’écrire que la conservation est aussi bien affaire, de pognon que de talents.

La China Film Archive est à l’honneur et l’on pourra découvrir onze films chinois d’une grande rareté, s’étalant entre 1925 et 1939.

Plusieurs master class dont celle du 13 mars consacrée à la restauration avec des représentant allemands et viendront présenter la restauration en cours de "Metropolis". Comme je l’écrivais plus haut, du grand, rien que du Grand.

D’ailleurs il est presque temps, Maggie Cheung ne devrait plus tarder. Elle sera présente du 5 au 7 mars avec en point d’orgue un master class en sa présence le 6 à 11h. A mon avis faut réserver. De plus le 7 mars à 18h séance "In the Mood for Love";
Enfin moi je vous dis cela comme ça, mais il va falloir jouer des coudes alors que votre petite copine portera enfin la robe qipao dont elle rêve…

Je laisse le plaisir des autres découvertes et du plaisir du cinéma retrouvé. Et là ce n’est pas que le 7ème Art mais aussi du spectateur heureux de ce retrouver ainsi devant des FILMS.