Treize mois après sa dernière venue dans la capitale, Jonathan Richman, pape parmi les papes du punk ou de l'antifolk, réinvestissait en cette fin de semaine le Café de la Danse pour son traditionnel concert annuel.
Toujours accompagné par un Tommy Larkins à la batterie lui laissant carte blanche dans la gestion du show, Jojo cite par deux fois son répertoire culte ("Pablo Picasso", "Old World"), interprète comme à son habitude son classique "Dancing In A Lesbian Bar", parle toutes les langues à la fois et conclut par quelques extraits de son prochain opus à paraître en juillet.
Plus encore que l'an passé, malgré une setlist présentant de très larges similitudes, la réussite du show est à mettre au compte de la personnalité du chanteur. En effet, cette proximité, cette sincérité inhabituelle intrigue au premier abord puis finit irrémédiablement par séduire voire hypnotiser l'auditoire.
Sur un plan purement musical maintenant, le décalage entre le jeune homme jetant avant tout le monde les bases du punk et ce quadragénaire jonglant de titres en langages différents est saisissant, difficile de croire qu'il s'agit de la même personne : pas étonnant qu'il exerça une telle fascination sur les Moldy Peaches et l'ensemble de la scène antifolk new-yorkaise.
Définitivement Jonathan reste (et restera certainement encore pour longtemps) une véritable énigme, le genre d'artiste à voir au moins une fois dans son existence.