Spectacle musical conçu par Hélène Delavault et Vincent Colin, mise en scène de Vincent Colin, avec Hélène Delavault et Pierre Blancher accompagnés au piano par Cyrille Lehn (en alternance avec Victorien Vanoosten).
Hélène Delavault, chanteuse lyrique qui aime se frotter à la chanson de cabaret comme à la chanson de variété, a déjà montré son engouement pour les récitals-spectacles.
Ainsi avait-elle conçu "Yvette et Sigmund ou les gants noirs de la psychanalyse", une "fantaisie lyrico-pseudo-psychanalytique drôle et pleine d'esprit qui s'est joué au Théâtre du Rond-Point notamment.
Elle revient sur la scène du Théâtre Le Lucernaire avec un nouveau spectacle du même registre élaboré en collaboration avec Vincent Colin, qui en assure également la mise en scène, à partir d'un montage de textes émanant des protagonistes de ces années qualifiées de folles, écrivains, poètes et peintres de Tristan Tzara à Jean Cocteau en passant par André Breton et Benjamin Péret.
Dans "Un soir à Montparnasse, au cabaret des années folles", elle évoque en compagnie du comédien Philippe Blancher et du pianiste Cyrille Lehn, les fameuses heures chaudes de Montparnasse, quartier foisonnant de toutes les avant-gardes regorgeant d'ateliers d'artistes disparus sous les bulldozers des années 60, et dont il ne reste plus que le chemin du Montparnasse où niche le Musée du Montparnasse, et de femmes sulfureuses comme Colette et Kiki de Montparnasse.
Radieuse dans son fourreau de velours noir, Hélène Delavault dispense avec le talent et la délicatesse de timbre qu'on lui connaît de grands classiques du répertoire réaliste ("La suppliante"), de la ritournelle gouailleuse ("La femme est faite pour l’homme") et de la chanson comique ("Le tango stupéfiant") et des couplets moins connus comme "Mariage mondain" de Noël-Noë ou "Adieu" de Raymond Radiguet et Erik Satie, qui ressortissent de l'anthologie de la chanson française.
Ainsi la densité au mètre carré des grandes figures des arts et des lettres passées à la postérité est impressionnante, la folie des années 20 est plutôt teintée d'une certaine mélancolie sans doute prémonitoire des événements sombres qui suivront., et le spectacle s'apparente aux soirées littéraires et musicales délivrées dans les salons proustiens.
