La seconde exposition de l'année 2009 du Musée National de la Renaissance intitulée "François 1er et Soliman le Magnifique - Les voies de la diplomatie à la Renaissance" est consacrée aux relations privilégiées qui se sont établies entre le souverain français et le sultan de l'empire ottoman et qui ont creusé les fondations d'une diplomatie moderne.

Cette exposition, organisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque Nationale de France, s'inscrit dans le cadre de la Saison de la Turquie en France et apporte un focus historique intéressant sur les relations franco-turques en contrepoint avec l'exposition phare "De Byzance à Istanbul" qui se tient au Grand Palais.

Conçue de manière chronologique et didactique, cartels et grands panneaux explicatifs aidant le visiteur à se repérer tout en rafraîchissant ses connaissances livresques, par Christine Duvauchelle, chargée d'études documentaires au Musée National de la Renaissance, cette monstration est essentiellement historique.

Elle se déroule dans trois salles plongées dans une lumière tamisée en raison des impératifs de conservation des documents qui en constituent le thésaurus de base et est placée sous de la couleur bleu, le bleu royal de France qui est également le bleu inégalé de la céramique ottomane d'Iznik.

Les jeux d'alliance à la française

L'exposition commence avec l'exposé du contexte géo-politique et la présentation des protagonistes des forces en présence selon une configuration triangulaire, François 1er, Soliman et Charles Quint, pour éclairer les raisons qui amènent François 1er, qui se veut le champion de la chrétienté toujours prêt à partir en croisade, à s'allier avec le "barbare turc".

Ce qu'il lorgne c'est la flotte puissante de Soliman pour contrer les ambitions hégémoniques de la Maison d'Autriche et de Charles Quint et le sultan ottoman y répond positivement car cela coincide avec son désir d'expansion en Europe orientale.

Les différents documents conservés et présentées, lettres d'ambassade, traites de paix et d'alliance, plans de ville et de batailles, attestent du caractère essentiellement militaire de ce rapprochement qui a donné lieu à l'établissement d'une véritable ambassade permanente à Istanbul et s'est ensuite doublée d'une coopération commerciale ainsi que des relations personnelles privilégiées entre les deux souverains.

Ce volet d'histoire événementielle est ponctué d'oeuvres d'art depuis les armes d'apparat comme l'épée Kiliç au nom de Soliman en acier damassé et or damasquiné, les étriers à la salamandre de Francois 1er en bronze et acier et une panoplie d'objets militaires turcs.

Par ailleurs, est présentée une sélection d'objets précieux qui étaient remis comme cadeaux diplomatiques notamment des étoffes rares et des bibelots d'orfèvrerie.

L'exposition se clôt sur un volet iconographique et culturel consacré à la représentation avec de nombreuses oeuvres qui permettent de prendre la mesure de la représentation des monarques mais également de celle du turc dans l'art occidental.

Enfin, il est indispensable de compléter cette visite par celle de la salle consacrée aux céramiques ottomanes d'Iznik dont le Musée National de la Renaissance détient plusieurs centaines de pièces et qui constitue un fonds exceptionnel dans les collections publiques françaises.