A Freak Serenade de Pascal Comelade est une nouvelle déclinaison de l'inspiration bigarrée du musicien. Peut-être sans beaucoup de surprise, on retrouve l'univers du montpellierin, qui suit une voix si particulière, attirant parfois à lui des collaborations inattendues comme avec PJ Harvey. Yann Tiersen lui a souvent été comparé.

A la fois populaire et savante, la musique de Comelade se suffit à elle-même, pas de partie chantée sur ce dernier album. Il joue comme à son habitude un pas de deux, se rappelant les bals d'antan qui faisaient danser sur les parquets vite montés. L'accordéon aidant. Puis le côté freak, le côté musique qui se déglingue, qui vire dans la familière étrangeté. On se rappelle le cirque du film de Tod Browning, Freaks, la monstrueuse parade. Rire hystérique de la séductrice, stupeur des convives invités au grand banquet.

Dans A Freak Serenade, Comelade met en scène la monstrueuse parade, la parade de fous comme un retour à l'innocent, aux blagues de coussins pêteurs. Mais pas seulement. Une mélancolie qui n'est pas si loin de celle de Beirut, émerge aussi, dans la nostalgie d'un temps où la vie semblait sans question. Les saisons, les naissances, les morts, et la musique des jours de repos suffisaient.

Après tout et même avant tout, retournons au mot. La sérénade est à la fois cette mélodie que l'on chante sous les fenêtres pour séduire, à la fois le vacarme et encore la réprimande. De quoi rester sous la voûte céleste à guetter sa bonne étoile.