Spectacle comique écrit et interprété par Martine Thinières et Marianne Pichon.
Au secours ! Les Mauvaises, duo de violoncellistes mal tempérées, reviennent sur scène pour leur 3ème opus de vulgarisation musicale.
Après un premier opus en forme de fantaisie théâtrale, musicale et charcutière pour révéler les arcanes des quatre salaisons et un deuxième pour traquer l'érotisme de la tragédie, voici le troisième intitulé sobrement "L'érotisme du 2ème mouvement".
Si vous voulez tout savoir sur l'œuvre de Nino Gorgonzola compositeur dramaturge spécialiste de branle, le quatuor de qualité QQ et la différence entre la courante entérite, "La belle Haleine" d'Offenbach et "La Sarah bande" de Haendel, les deux toquées du violoncelle sont à votre disposition pour éclairer votre lanterne et parfaire votre culture.
Sur scène, si on retrouve avec plaisir Blanche Descroches sorte de petit oisillon tombé du nid avec son bonnet de lapinou blanc en vraie fausse fourrure et sa robe froufrouteuse de la même couleur qui tient de la robe de poupée et du tutu, en revanche, sa première moitié, Rose Bécart, Barbie neurasthénique friande de rose flashy, a rendu l'âme. Mais qu'à cela ne tienne, les mauvaises ayant pour caractéristiques de se reconnaître entre elles, elle a tôt fait de s'acoquiner avec une certaine Violette Cantabile, en robe de cocktail vintage, de couleur …violette bien évidemment.
Les deux complices, excellentes comédiennes, car s'il est difficile d'avoir du génie il est encore plus ardu de jouer les ratés et les médiocres, respectivement Martine Thinières et Marianne Pichon, toutes deux aussi allumées l'une que l'autre, fonctionnent sur l'opposition des contraires entre la gaffeuse bégayeuse à l'entrain léthargique et la l'excitée péremptoire raide du rachis.
Le spectacle irrésistible de loufoquerie déjantée, placé sous le signe du clown et qui ne ressemble à nul autre, revisite le comique au féminin avec un sens inné de l'absurde et du décalage. Il fallait oser le faire. Les Mauvaises l'ont fait.