Evreux, vendredi 26 juin, la fête de la musique nous a mis en jambe cinq jours auparavant pour attaquer ce beau festival normand !
Le Rock dans tous ses états, c’est deux jours de festival et pas moins de 30 groupes qui se succèdent entre trois scènes superbes et sous le soleil s’il vous plaît !
Vendredi 18h les fauves sont lâchés dans l’arène ! L’hippodrome d’Evreux ouvre ses portes à David Celia accompagné de deux musiciens. Le trio tout droit débarqué du Canada sort d’une tournée aux Etats-Unis et en Angleterre saluée par Neil Hannon de The Divine Comedy tout de même ! Revenons donc au live même si le public n’est pas encore très nombreux la trentaine de jeunes déjà scotchée à la scène est très motivée !
David Celia joua un style pop-rock beaucoup moins country que prévu mais tout de même très sixties et limite vieillot à mon goût malheureusement. Malgré une grosse basse puissante, j’ai un peu de mal à trouver leur set original. David Celia y va même du kazoo mais je n’arrive vraiment pas à rentrer dans l’univers du groupe.
Cristal Palace enchaîne sur la très très belle scène de la papamobile.
Rideau de velours rouge, le décor est planté pour ce groupe originaire du coin.
Même si Siouxsie and the Banshees n’est pas citée dans leurs influences premières, on songe tout de même à cette grande dame lorsque l’on voit Lauriane au chant, leader de ce jeune groupe. Chanteuse dont nous pouvons saluer la performance, tant il est difficile d’ouvrir le bal en festival devant un public qui est loin d’être conquis d’avance.
La voix est très bonne et l’énergie est là malgré le statisme des quatre membres du groupe.
Slim et lunettes noires, leur show est idéal pour faire danser notre jeunesse qui vient d’obtenir son bac ! Ils oscillent entre rock et rockabilly plutôt bien maitrisés pour un si jeune combo.
Cristal Palace surprend dès le deuxième morceau avec un mélange de disco qui nous rappelle plus alors les Gang of four ! Je suis bien élogieuse c’est vrai mais je pense qu’il serait bon de suivre ce quatuor qui pourrait partager la scène parisienne avec de jeunes et non moins bons groupes comme Sheraff ou encore The Parisians. Le public présent est très réceptif et l’ambiance du festival est donnée.
Pas le temps de voir la fin du set des Christal Palace que Java nous convie à un rendez-vous très festif. Il est bon de les retrouver après une si longue absence.
Même si nous avions pu croiser R-Wan en solo aux côtés du fameux Nicolas Ulmann dans les lieux branchouilles de la capitale, rien ne vaut un concert de Java pour retrouver la banane !
Le groupe profita aussi du fait qu’ils furent rapidement les seuls à jouer sur le site.
Quoi qu’il en soit le public réagit bien malgré les blagues vaseuses d’un chanteur rigolant autour de la mort de Mickael Jackson (décédé la veille !).
Toujours short et chemise hawaïenne de rigueur pour Pépouseman à la basse et gros entrain qui me fait me demander si je suis à Bayonne ou en Normandie ! Java arriva même à faire pogoter si tôt dans la journée.
Le public est maintenant nombreux devant la scène et l’on se délecte des plus grands tubes du groupe à la célèbre devise : "sexe accordéon et alcool !".
Changement de décor, nous voilà maintenant face à Naive New Beaters. Un groupe qui ne m’est pas inconnu car je les avais découverts sur la place de Denfert-Rochereau lors de la fête de la musique.
Cet ovni tout droit déboulé de LA ou de Paris, on ne saura peut être jamais (!) est une grande curiosité ! Pour ceux qui ne les connaitraient pas encore, en effet, ils valent le détour et vous pouvez découvrir leur univers décalé en visionnant leur bientôt mythique vidéo "Live good" !
Toujours habillés de la même façon depuis le 21 juin, Naive New Beaters fait dans la "pop rapée avec sentiments chaloupés", je cite ! En clair un peu d’électro, beaucoup de chorégraphie et une bonne dose de délire sont nécessaires à l’obtention d’un tel groupe.
Couleurs fluorescentes et jeté de paillettes dans la foule, voilà les éléments représentants le trio. Le public adhère dès les premières notes mais il n’est pas pour autant évident d’apprécier leur musique, un tantinet trop décalée à mon goût. Les sons répétitifs et légèrement trop basiques ne différencient pas ce trio de la flopée de groupes en vogue en ce moment.
De retour à la papamobile l’électro déchainée laisse place à Lirisystem. Quintet mélangeant rap/ragga et reggae dont le nouvel album est en préparation.
Programmation très éclectique ce soir, à Evreux, puisque en seulement cinq groupes entendus, aucun n’a pour l’instant de point commun. Ils seront les premiers à faire un hommage à Mickael Jackson (de manière positive !) mais je verrai rapidement qu’ils ne seront pas les derniers ! J’ai tendance à avoir une petite pensée pour les Saian Supa Crew en écoutant et regardant danser les Lirisystem.
Tout comme eux, ils sont nombreux sur scène et portent des tee-shirts jaunes ! OK, la comparaison est vite faite mais les collectifs de ce style ne sont pas si communs et encore moins en festival !
Les textes de Lirisystem sont engagés mais je regrette la plume un peu légère du groupe. Le tout reste quand même très dansant et sous une telle chaleur ça fait du bien !
Nouvelle preuve de l’éclectisme du festival Alela Diane joua sur l’une des grandes scènes du festival.
Composé de deux guitares/voix plus un chœur, les musiciens sont cette fois américains. Ne bénéficiant pas des meilleurs conditions : problème de son au début du concert et scène peut-être démesurée pour cette formation, le trio trouva toutefois son public. Le groupe évolua de trois musiciens à quatre (rejoints par un bassiste).
Entre country et rock, la douce voix de Alela Diane transporte rapidement dans des pays celtiques ou les elfes dégustent du cidre ! Mais revenons à nos moutons, ils sont américains et c’est de la Kronenbourg qui coule dans les fûts du festival !
C’est avec une mandoline et de grasses odeurs de merguez que débute le quatrième morceau de Alela Diane. La sensibilité et la grâce du quatuor m’extirpent à nouveau de la réalité odorante du site et je replonge dans la beauté des mélodies. A découvrir je l’espère, dans de meilleures conditions, pourquoi pas un Café de la Danse ou une Maroquinerie (pour les parisiens bien sûr !).
Changement de programme sur la grande scène ! Les Deerhoof, américains eux aussi devraient faire polémique ! On sort des sentiers battus pour arpenter les chemins du rock’n roll déjanté ! Je soupçonne la bassiste leadeur du trio, venue du Japon, d’être à l’origine de cette douce folie qui entoure le groupe.
Le batteur est hargneux et brutal et les riffs de guitare nous rappellent les excellents Rage Against The Machine. Les rythmes sont saccadés et les textes minimalistes mais le tout est parfaitement orchestré. Leur style est indéfinissable mais ils font certainement partie des belles découvertes du festival et je garde un très bon souvenir d’eux ! Plus d’infos se trouvent sur leur Myspace tout kitshou, à découvrir évidement !
The Thermals prouve que la recette guitare/basse/batterie n’est pas prête de cesser de si tôt ! Trio rock super efficace mené là aussi par une très charmante bassiste, gauchère cette fois !
La foule est ravie, ça remue, ça remue, voilà deux groupes qui se succèdent qui justifient bien le nom du festival !
Formé en 2002 ce groupe de Portland (Oregon) tient son succès de la rencontre de deux musiciens Kathy Foster et Hutch Harris rejoint par un batteur, Westin Glass, la fusion opère très vite et ils prirent la route très tôt pour les quatre coins du monde. Que ça dure, que ça dure !
De retour à la papamobile, ça s’enchaîne vite, pas de temps à perdre, les Dead Rock Machine sont déjà sur scène ! Le numérique est au rendez-vous mais pas seulement !
Le duo pourrait réconcilier les plus réticents à la musique électronique (à ne pas confondre avec les Naive New Beaters !).
Ils conjuguent avec talent instruments (guitare et basse), synthé et Mac ! Malgré les sons très répétitifs, les morceaux sont bien construits et très dansants. Excellent pour ce début de soirée ! N’hésitez pas à les découvrir à l’aide de leur originale page myspace et pourquoi pas acheté leur Good News EP !
22h : les milliers de personnes se massent devant la grande scène, un évènement très attendu se prépare !
Olivia Ruiz en robe andalouse entre en scène ! Sept musiciens (sur ressorts !) l’accompagnent, rien que ça et j’ai maintenant l’impression que la scène à doublé de volume !
L’organisation met le paquet, son et éclairage sont poussés au max, c’est la grande première tête d’affiche du festival. Il fallait assurer ! La pêche est présente même si on a l’impression qu’Olivia Ruiz fait souvent la grimace ! Un poil trop sérieuse la demoiselle de Carcassonne gère tout de même bien sa barque et son équipage. Les textes sont en français mais aussi en espagnol, rappelant l’origine de la belle.
Beaucoup de froufrou pour ce show mais le concert est carré et pro. Pour reprendre l’idée de la pochette de son troisième et dernier album Miss météores, Olivia Ruiz s’octroie le plaisir de faire un petit tour de balançoire et monte carrément à plus de 10 mètres de hauteur pour son rappel. N’hésitez pas à faire un tour sur son site internet ou vous apprendrez absolument tout de la vie de la femme chocolat (famille, études, etc !).
Fini le grand show de la soirée, bien qu’il y en aura peut être un autre ! Retour à la petite scène mais non moins inspirante. Nomo y joue une musique instrumentale percutante. Les cuivres nous emmènent dans leur Amérique du Nord natale et l’espace d’un instant je me serrais cru à Woodstock et non à Evreux !
Chemise à paillettes et pantalon orange pour le chanteur du groupe, les tenues vestimentaires sont très colorées à l’image du groupe. Leurs influences sont très variées, du jazz au rock ; Coltrane ou les Talking Heads, pour ne citer qu’eux, leur musique est donc très riche. Ils comptent aussi The Thermals parmi leurs amis, comme quoi la musique n’a pas de frontière ! Le set fut très bon et quel que soit le style proposé, le public est toujours chaleureux et dansant à Evreux !
A nouveau une grosse tête d’affiche ce soir, doit-on les présenter encore ? Les Fishbone !
Ils ne bénéficiaient pas non plus, comme Alela Diane, d’un très bon son malheureusement. Mais il en faut plus pour un groupe de ce calibre pour se laisser abattre ! La nuit étant présente, les jambes et les bras échauffés, place à la danse !
Les Fishbone sont toujours aussi impressionnants, Angelo au chant et Norwood Fisher à la basse sont les leaders charismatiques de ce groupe, rappelons-le qui tourne depuis plus de 25 ans. Donc si vous êtes amateur de funk, de ska, de rock et toute autre bonne musique, ils sont à découvrir absolument si ce n’est déjà fait !
Les Fishbone finissent leur show avec une petite présentation d’Angelo et ses hallucinants saxophones du plus gros, vraiment gros (!) au plus petit, vraiment petit ! La grande classe en tous cas pour ces grands Messieurs, pionniers de la fusion rock dont on ne se lasse pas de voir les concerts. Beaucoup d’ailleurs ont lieux en France où ils ont, en 2006, après six ans d’absence sorti en primeur mondiale leur album Still Stuck in your Throat.
C’est au tour des Belges de Ghinzu d’enflammer la grande scène du Rock dans tous ses états. John Stargasm le chanteur laisse monter la pression et n’apparaît qu’au second morceau. L’ambiance est imposée dès les premières notes, sobriété, classe et élégance peuvent définir le concert de ce soir.
Set bien rodé et super carré, on sent qu’il y a de la bouteille chez les membres de Ghinzu. Même si la reprise de "Beat it" de Mickael Jackson laisse à désirer, on dit toujours que c’est le geste qui compte ! Ils avaient pourtant répété, je les ai entendu (!) dans leur van à l’entrée du festival plus tôt dans la journée ! Pour revenir aux morceaux, ils nous ont fait le plaisir de jouer le tube "Do you read me", bien sûr, attendu par de nombreux fans.
Tout en jonglant entre son micro et sa clope, John Stargasm prend le risque de monter sur son clavier pour se hisser à 3 mètres au dessus de la scène ! De la hauteur donc pour ce groupe qui auprès de dEUS ou Girls in Hawaii sont les grands représentants du rock Belge (je n’oublie tout de même pas mon chanteur de charme préféré Arno !).