Soirée spéciale Jacques Duvall aux Trois Baudets ce samedi 18 avril.
Après une première date au Globo la veille et la fin du set le lendemain, Jacques Duvall et le groupe Phantom auront accueilli et promu de nombreux invités à Paris en cette fin d'avril.
Aujourd'hui Samedi, alors que Lio était annoncée, attendue, elle a malheureusement eu un ennui de santé qui l'empêche de rejoindre l'auteur de "Banana Split", "Les Brunes ne comptent pas pour des prunes"... La longue collaboration entre Lio et Jacques Duvall est la marque d'une telle confiance, d'une telle affection qu'on imagine qu'il a fallu que Lio n'ait pas le choix pour lui fausser compagnie ce soir.
Mélanie Pain la remplace. La jeune chanteuse, fidèle collaboratrice de "Nouvelle Vague" invitée par Duvall propose une première partie toute de délicatesse et de charme.
Simplement accompagnée d'un piano, la voix de Mélanie Pain caresse, ondule les moindres sinuosités de la salle des Trois Baudets dont l'acoustique est paraît-il, exceptionnelle.
Petite salle en effet, chacun se sent privilégié, comme s'il faisait partie de quelques invités très spéciaux pour une soirée privée. Naturellement le Duvall au chapeau de cowboy a oeuvré dans les parrages en offrant un titre.
Le deuxième invité se nomme Juan D'Outremont. Et il faut quelques secondes de surprise, d'attention pour adopter cet artiste.
Belge comme Duvall, Miam Monster Miam, d'Outremont est également un artiste polymorphe de la scène bruxelloise.
Parolier, on lui doit le tube "Coeur de loup" de Lafontaine, dessinateur (également de pochette de disque), peintre, performer, touche à tout assez génial, les deux morceaux fleuve qu'il nous propose ce soir sont en quelque sorte le portrait du personnage.
Il récite, slame, poétise, convoquant dans un même texte, dans le désordre Pipilotti Rist, Brad Meldau, Pauline Croze, Jacques Duvall.
L'invité qui suit est étonnant : Alister est venu partager la scène, choisissant un des textes punk de Duvall : "J'ai fait sauter le monde". On reconnait l'esprit de "Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?", "Désordre". Alister et Duvall même combat.
Cet autre grand Jacques (1m85) prend place parmi les musiciens de Phantom. Il sort un superbe album Le Cowboy et la Callgirl et entre distance et dérision chante "Le cowboy et la callgirl" avec Florence Denou, "Raconte-moi", "Marianne Renoir", "Chanson malade", "Le cri", etc. et son morceau écrit en hommage (?) à Jean-Claude Vandamme, ce belge juste un petit plus énergique que Tintin et plus "aware". Ah ce sens de l'humour et de la parodie qu'on envie aux Belges justement !
Album rock, blues à l'atmosphère nocturne d'une drame annoncé où le cowboy rentre seul du saloon, où la beauté et la poésie se nichent dans l'étrange et le décalé, sur le label Freaksville, un nom qui n'a pas été donné au hasard.
Puis Marie-France, l'autre copine de trente ans, qui n'en paraît pas nécessairement plus, incendie la scène, fait gronder le moteur de Phantom qui s'en donne à coeur joie pour le premier titre "Déréglée", parole Duvall / musique Alanski, année 77. Et c'est une bombe qui n'a pas une ride. Mais Marie-France continue son chemin, n'est pas là pour raviver une nostalgie et pleurer sur le temps d'avant. La vie continue, elle sort un album avec Duvall et Phantom. Et cette fois encore le parolier a tapé fort avec des textes comme "Bleu", "Les nanas"...
Sans aucun doute, ce soir aux Trois Baudets, c'était l'évènement. Dommage pour les absents. Et juste en passant, Marie-France revient à l'Archipel le 16 mai pour un récital de chanson de B. Bardot. Je pense que ça vaut le détour... |