Ballet conçu d’après des compositions originales de Georg Frideric Haendel, chorégraphie de Kœn Augustijnen, avec Athanasia Kanellopoulou, Benjamin Boar, Chantal Loïal, Gaël Santisteva, Grégory Edelein, Jakub Truskowski, Ligia, Amaryllis Dieltiens ou Irene Carpentier (soprano), Steve Dugardin (alto masculin), Aurélie Dorzée (violon), Otine van Erp (accordéon), Jurgen De Bruyn ou Pieter Theuns (luth), Mattijs Vanderleen (marimba et percussion), Saartje Van Camp (violoncelle), Manuela Lewis et Sung-Im Her.

Sur la scène du Théâtre des Abbesses, le public découvre un décor sur plusieurs niveaux, entièrement blanc gris, sorte de structure architecturée recouverte de crépi, d'où se détachent des grilles métalliques. Ce décor de Jean Bernard Koeman s'inspire d'une photo prise après l'éruption du volcan Pinatubo aux Philippines.

Cette pièce traite des grands thèmes de la vie, l'amour, la mort, le deuil, l'errance, le changement... Comment se situer dans un monde en mouvements perpétuel, comment se réinventer après une catastrophe? Tel est le point d'entrée de cette chorégraphie.

Sur le plateau tout un attirail d'instruments, percussions, trampoline, prise d'escalade, barre de bois qui servira à mettre en musique et en mouvement cette impulsion propre aux humains de se relever, d'évoluer à nouveau, de s'élever.

Les danseurs ont tous des physiques, des origines et un langage corporel différent les uns des autres, ce qui illustre que le chemin de chacun face à même drame, universel ou intime, ne sera pas le même. La danse est très tonique, physique, voire parfois brutale. Les corps se heurtent violemment, entre eux ou au décor, provoquant des râles ou des bruits de choc.

Cependant, autour des arias de Haendel se réorganise l'espace, la respiration, la structure et l'harmonie dans les mouvements gracieux par groupes de deux ou trois danseurs. Le contraste du rassemblement des danseurs dans l'harmonie émergeant du chaos lors des passages chantés avec les chorégraphies de luttes, musicalement illustrées par des interventions musclées des percussions, n'en est que plus évident.

Sur le plateau, huit danseurs, deux chanteurs et cinq musiciens. C'est parfois trop pour l'oeil qui ne peut suivre, sur les trois niveaux du décor, plusieurs solos ou chorégraphies de groupe en même temps. Le spectateur doit accepter de ne pouvoir tout regarder à la fois. D'autant que le mouvement qui illustre toute cette oeuvre est le rebond, celui des corps contre les éléments du décor, des danseurs sur le trampoline, des corps entre eux qui brisent les trajectoires, d'où une nouvelle énergie va émaner.

Le chant de l'alto Steve Dugardin, et de la soprano Irène Carpentier achèvent d'illuminer cette oeuvre dynamique, gracieuse et accessible.

Les spectateurs de cette ultime représentation au Théâtre des Abbesses ont eu durant toute la durée de la pièce une grande qualité d'écoute et l'émotion, autour de ces thèmes universels mais intimes, était présente. Sa réaction a été plus que chaleureuse ce soir du 14 mars 2009.