Les expositions proposées par le Goethe Institut à Paris résultent pour la plupart de "coups de cœur" de Sabine Belz, directrice des manifestations culturelles.

Tel est le cas avec les portraits des époux Magritte, chacun posant devant une peinture de l'homme au chapeau melon, et un polyptyque de clichés représentant les différentes phases d'une performance de Joseph Beuys en gants de boxe aux prises avec un téléviseur présentés par la Galerie f5;6 de Munich qui l'ont incité à concevoir l'exposition "Lothar Wolleh - Portraits d'artistes".

Cette exposition présente, pour la première fois à Paris, le travail personnel d'un photographe allemand relativement méconnu en France qui, après une carrière dans la photographe publicitaire, se consacre à des travaux personnels dont l'un, initié à la fin des années 60, est suggéré par son ami, le peintre et sculpteur Günther Uecker.

Il consiste à portraiturer les artistes contemporains qui se sont déjà fait un nom en commençant par ce dernier et Joseph Beuys et les artistes de la scène de Düsseldorf.

L'abum photo du gotha artistique avantgardiste

Ce travail revêt un caractère quasi documentaire de recensement selon un protocole quasi invariable qui s'inscrit à la fois dans le courant de la photographie documentaire allemande et celui de la photographie subjective prônée par son maître, le grand photographe Otto Steinert.

Ce travail revêt un caractère quasi documentaire de recensement selon un protocole quasi invariable qui s'inscrit à la fois dans le courant de la photographie documentaire allemande et celui de la photographie subjective prônée par son maître, le grand photographe Otto Steinert.

Dès lors il met au point un protocole de photographie d'auteur qui ne tend pas à la reproduction de la réalité : environnement immédiat minimaliste, photographie en noir et blanc en lumière naturelle, format carré, caractéristique de l'appareil photo haut de gamme Hasselblad, avec un liseré noir, cadrage central utilisant la perspective qui induit une convergence inéluctable vers le sujet.

A voir absolument pour découvrir des artistes en liberté ainsi que leur univers sous un œil neuf, souvent empreint d'humour, parfois emblématique. Ainsi Jacques Villeglé, sur un quai de gare, pardessus et petite mallette, ressemble toujours à un représentant de commerce, et Arman en costume de cow boy urbain surplombe une incontournable accumulation de galets.

Gerhard Richter, devenu le plus cher des artistes vivants, arbore une salopette de peintre en bâtiment, le plasticien napolitain Mimmo Rotella prend une pose avantageuse en borsalino,

George Baselitz, magnifique jeune homme, voisine avec ses aînés, Henry Moore en costume diplomate et Man Ray immortalisé en vieillard à la Léautaud dans le capharnaüm de son atelier.

Le visiteur pourra également acquérir à cette occasion l'ouvrage, en langue allemande, qui lui est consacré, paru aux Ediitons Wulf Herzogenrath et Burkhard Leismann, et intitulé "Lothar Wolleh - Ejne Wiederentdeckung - Fotografien 1959-1979", qui est abondamment illustré et enrichi de plusieurs essais qui permet de découvrir l'ensemble de son oeuvre.